Dans un environnement comme le milieu marin où la visibilité et l’odorat ont une utilité restreinte, c’est le sens de l’audition qui permet, entre autres, aux cétacés de se repérer dans l’obscurité. Ce sens est d’ailleurs beaucoup plus développé que chez les mammifères terrestres.
Chez les cétacés, les sons ne sont pas reçus par le pavillon de l’oreille externe puisqu’il est absent. Leurs orifices auditifs sont même obstrués par un bouchon de cire chez certaines espèces. C’est plutôt leur mandibule inférieure qui serait impliquée dans la réception sonore. Un cordon graisseux dans cet os vibre une fois frappé par les ondes sonores et fait lui-même vibrer la bulle tympanique, une structure osseuse entourée de mousse dense. Le tympan, relié à cette bulle, s’allonge dans le conduit auditif jusqu’aux osselets, c’est-à-dire les petits os de l’oreille qui transfèrent l’onde sonore dans l’oreille interne pour ainsi permettre la propagation de l’influx dans le nerf auditif.
Une autre particularité du système auditif des cétacés est que les oreilles ne sont pas reliées directement au crâne. Elles sont maintenues en place par des ligaments. D’une part cela leur permet de diminuer la quantité de vibrations dans l’eau sur le crâne, ce qui augmente la précision auditive. D’autre part, les oreilles étant isolées l’une de l’autre, ils peuvent déterminer la provenance du son dans l’eau.
Les cétacés vivent 80% de leur temps dans l’eau. Ils doivent donc posséder des adaptations particulières pour survivre dans ce milieu. Chez certaines espèces de baleines à dents, leur système auditif est si bien développé qu’elles s’en servent même pour repérer leurs proies, tel un sonar.
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Entrevue de Peter Scheifele, bioacousticien à l’Université du Connecticut