Un jeune l’accompagne, mais il a plus l’allure d’un bleuvet que d’un veau. Quant à elle, 2 h 30 après le début du contact avec le troupeau dans lequel nous l’avons aperçue, nous ne la voyons plus.
Le jeudi 7 août, nous décidons de nous diriger dès le matin vers l’île Rouge. Ça fait plusieurs fois qu’on va dans ce secteur cette semaine et qu’on ne trouve pas de bélugas alors qu’en général il y en a relativement souvent. La mer est calme, pas de vent, les conditions sont idéales pour l’observation et les prises de photos. À peine arrivés à la hauteur de la bouée H52, nous entrons en contact avec quelques bélugas. Après 15 minutes d’observation, on estime la taille du troupeau à environ 30 animaux.
Ils sont en mode alimentation et font donc surface dans toutes les directions. Quand ils chassent et s’alimentent, les bélugas n’ont pas de trajectoire rectiligne comme celle qu’ils adoptent quand ils sont en mode déplacement. On commence la photo-identification. Et nous, on est en « mode opportuniste » étant donné que leurs comportements et trajectoires ne sont pas prévisibles. On ne peut pas se placer d’avance là où on pense que le béluga va faire surface. On prend des clichés des animaux qui se présentent devant nous.
D’ailleurs, parmi tous ces animaux, on aperçoit Boursouffle. C’est environ la dixième fois qu’on voit cette femelle cet été, mais c’est la première fois qu’on l’aperçoit sans son veau (nouveau-né). La dernière observation d’elle avec son veau date du 31 juillet. On se pose des questions: un jeune l’accompagne, mais il a plus l’air d’un jeune dans sa deuxième année, plus l’allure d’un bleuvet que d’un veau. Alors, on cherche encore et encore des yeux un veau à ses côtés. Mais Boursouffle reste toujours à l’écart du troupeau, et on a de la difficulté à suivre ses mouvements. Au bout de 30 minutes, les animaux changent de mode d’activité et commencent à se déplacer et à être directionnels. Notre travail commence alors à être beaucoup plus efficace.
On remonte petit à petit le troupeau pour voir les différents groupes qui le constituent. Certains animaux ne suivent pas la cadence de nage rapide des premiers et sont en arrière du troupeau. Au total, on compte 3 veaux dans ce troupeau, mais aucun n’est accompagné de Boursouffle. Une fois tout le troupeau remonté, 2 h 30 après le début du contact, nous n’avons pas revu Boursouffle. On met notre moteur au neutre et on se laisse dériver, le troupeau nous dépasse tranquillement. Nous scrutons chaque petit groupe très attentivement, mais même avec les jumelles, Boursouffle demeure introuvable. Tout le troupeau est passé devant nous, il n’y a plus de bélugas en vue derrière notre bateau. Peut-être est-elle restée en arrière depuis le début et n’a-t-elle pas suivi le troupeau quand celui-ci s’est mis à se diriger vers l’amont?
C’est la fin de ce contact, on continue la journée et visitons d’autres secteurs. On fait par la suite deux autres contacts, dont un avec une paire mère et veau.
Au total, nous avons rencontré quatre veaux. Nous avons hâte de recroiser Boursouffle et peut être démentir le fait qu’elle n’est plus accompagnée de son nouveau-né.
Présents à bord: Tim Perrero et Renaud Pintiaux