Cet accord fait suite à l’action en justice menée par une coalition environnementale et fixe la date butoir en 2016 pour que l’habitat essentiel protégé de cette espèce soit 12 fois plus grand. Les régions fréquentées par les baleines noires qui migrent le long de la côte est s’avèrent plus étendues. Cette espèce très fragile a besoin, partout où elle vit, de mesures limitant les impacts des activités humaines à long terme pour se rétablir.

L’accord entre le National Marine Fisheries Service (NMFS) de la National Oceanic Atmospheric Administration (NOAA) et une coalition de quatre groupes de protection des animaux et de l’environnement a été passé le 21 novembre dernier. L’échéance de février 2016 a été fixée pour que le gouvernement fédéral augmente la superficie de l’habitat essentiel de la baleine noire de l’Atlantique Nord (Eubalanea glacialis). Il ne reste que 500 individus de cette espèce classée en voie de disparition, décimée par la chasse commerciale et ensuite exposée à de multiples menaces liées aux activités humaines, comme les collisions avec les navires, les prises accidentelles dans des engins de pêche, la pollution sonore, l’acidification et le manque d’oxygène des eaux de l’océan.

En 2009, la coalition avait réclamé par une pétition formelle que des mesures légales de protection de l’habitat essentiel de cette espèce, le long de la côte est des États-Unis, couvrent une superficie 12 fois plus importante que l’actuelle, passant de 4 000 milles marins carrés à 50 000 milles marins carrés. Les services gouvernementaux avaient reconnu la nécessité de l’expansion de ces mesures et promis un règlement pour 2011. En avril 2014, considérant que le processus avait peu avancé et que le gouvernement fédéral n’avait pas été proactif pour protéger efficacement cette espèce, la coalition a déposé un recours en justice.

La coalition est composée des associations Humane Society of the United States, Center for Biological Diversity, Defenders of Wildlife and Whale and Dolphin Conservation. Elle rassemble plus d’une dizaine de millions de personnes.

L’habitat s’avère plus grand

Actuellement, la surface de l’habit essentiel de la baleine noire aux États-Unis, désigné en 1994 et bénéficiant de mesures de protection, se divise en deux zones: une au sud, le long des côtes de la Floride et d’une partie de la Géorgie; une au nord comprenant deux secteurs, dans la baie du cap Cod (Massachusetts) et un au large de ce cap. Pour l’espèce, les deux zones sont respectivement ses aires de reproduction hivernale et des aires d’alimentation estivale.

L’expansion demandée par la coalition couvrirait les régions traversées deux fois par an par l’espèce lors de ses migrations saisonnières, tout le long de la côte est, et les zones de protection devront s’étirer plus vers le large. Les données collectées par les biologistes depuis quelques années sur le mode de vie des baleines noires ont permis d’établir qu’elles fréquentent des zones plus étendues que celles qu’on leur connaissait auparavant.

Limiter les impacts des activités humaines

Dans les zones de l’habitat désigné comme essentiel et protégé, le gouvernement fédéral doit garantir que les activités humaines ne diminuent la valeur de l’habitat de l’espèce ou réduisent ses chances de rétablissement. La pêche commerciale, le trafic maritime très dense, l’utilisation de sonar actif, les activités d’exploration et d’exploitation d’hydrocarbures sont les principales activités qui menacent la baleine noire. Des mesures devront être prises par le gouvernement pour limiter leurs impacts dans les nouvelles limites de l’habitat désigné comme essentiel pour la baleine noire.

Le long de la côte est, des mesures ont été mises en œuvre avec succès par le gouvernement fédéral depuis une dizaine d’années, qui ont fait diminuer le nombre de mortalités causées par les collisions avec les navires, comme la limitation de vitesse à 10 nœuds. Ces baleines dodues et lentes passent beaucoup de leur temps en surface et réagissent peu au passage des navires. Les modifications de trajectoire sont adoptées de manière volontaire par les capitaines qui ont contribué à concevoir et mettre en place un système de bouées acoustiques signalant en temps réel la présence des baleines noires dans le Stellwagen Bank National Marine Sanctuary.

Les baleines noires migrent jusque vers les eaux canadiennes de la baie de Fundy et du plateau néo-écossais, pour s’alimenter l’été. Au Canada, ces baleines noires figurent également sur la liste des espèces en voie de disparition en vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) et font l’objet d’un programme de rétablissement.

Sources

Sur le site de Savannah Morning News (en anglais seulement):

Feds agree to protect Ga. whales’ habitat by 2016

Sur le site de Florida Today (en anglais seulement):

Feds to expand right whale protected areas

En savoir plus:

Sur le site de NOAA Fisheries (en anglais seulement):

North Atlantic right whales (Eubalanea glacialis)

Sur le site de The Humane Society of the U.S. (en anglais seulement):

Feds Agree to Protect More Habitat for East Coast’s Most Endangered Whales by 2016

Sur le site de baleinenoire.ca :

baleine.noire.ca

Sur le site de Baleines en direct:

Baleine noire

La baleine noire (archives des Actualités d’ici et d’ailleurs)

Actualité - 27/11/2014

Christine Gilliet

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