Tandis qu’une partie de l’équipe revient d’Alaska pour prêter mainforte aux chercheurs qui étudient la population de bélugas du Cook Inlet, une autre prend le large à bord du petit pneumatique de recherche, le BpJAM, le 6 septembre. Le pronostic météo laisse présager un fleuve d’huile du côté de la rive sud, tandis que la rive nord est couverte de moutons. C’est donc d’abord vers l’ile Verte que nous nous dirigeons.
Un troupeau repéré, nous nous approchons et étudions pendant 15 minutes les comportements et la répartition des bélugas. Timothée Perrero, capitaine et pilote de drone, discute avec Mathieu Marzelière, responsable de photographier les bélugas et d’effectuer les relevés visuels. Quel groupe photographieront-ils en premier? Pour éviter de prendre trop de photos en doublon (et perdre du temps précieux à analyser des données superflues), Mathieu note mentalement les marques et cicatrices des bélugas. Une fois le flanc gauche des bélugas du groupe photographié, il faut faire le droit. Pourquoi? Certains bélugas ne se reconnaissent que d’un côté, l’autre étant sans marques ou cicatrices et donc impossible à distinguer des autres. «Ah, lui a vraiment une belle crête», s’exclame-t-il, l’œil dans son viseur. Marie-Hélène D’Arcy, technicienne et «matcheuse» de béluga, réussira surement à reconnaitre l’individu et à ajouter des informations à son histoire de vie. Une fois les bélugas photographiés, Timothée prépare le drone. Il survole les groupes pour en étudier les comportements.
Juste devant le village de Cacouna, des dos de bélugas brillent au soleil. Mais plus le Zodiac approche, plus l’équipe constate qu’il n’y a pas que des dos. Des nageoires pectorales, des queues, des melons (la bosse sur le devant du front) percent la surface. Non loin, deux bélugas «billotent» à la surface. Dorment-ils? Un des bélugas semble avoir un spasme, et les deux plongent en claquant de la queue. Nous photographions les différents groupes, mais ils sont si actifs que leur crête dorsale est difficile à capter.
Nous lançons le drone pour voir pourquoi ils sont si agités. Certaines vocalises montent jusqu’à nos oreilles malgré le bourdonnement des hélices du drone. Ça brasse! Mathieu indique la position d’un groupe par rapport à celle du drone, et Timothée essaie de les rejoindre avec sa caméra volante. C’est presque comme jouer avec une voiture téléguidée les yeux bandés…
Toutes les 30 minutes, Mathieu enregistre des indications au dictaphone sur la présence ou non d’autres embarcations aux alentours, des changements de facteurs environnementaux, etc. Un signal sonore se fait entendre, la pile du drone manquera bientôt d’énergie. Timothée le ramène à bord. Deuxième vol. Sur l’écran qui retransmet les images captées par le drone, les silhouettes des bélugas apparaissent, mais impossible d’analyser ainsi les comportements. Nous saurons cet hiver, en prenant le temps de bien regarder les vidéos, ce que faisaient les très actifs bélugas.
Au bout de deux vols d’une vingtaine de minutes (la durée de chaque pile du drone), il est temps de passer à un autre troupeau.
Un troisième contact s’effectue, cette fois sans drone. Dans la lumière dorée de la fin de journée, l’équipe rentre à quai. Il ne reste qu’à s’assurer que les cartes mémoires de l’appareil photo, du drone et du dictaphone sont bien transférées et enregistrées, pour s’assurer de ne rien perdre de cette productive journée.
Grâce à la photo-identification, nous avons reconnu au mois d’aout…
Blanchon, adoptée par Yolande Simard Perrault
DL0242, candidat à l’adoption
DL1688, candidate à l’adoption
DL2071, candidat à l’adoption
Gaston, adopté par la famille Pratte
John A. Macdonald, adopté par The Fairmount Hotel Macdonald
JP, adopté par Jacob Issac
Miss Frontenac, adoptée par le Fairmount Hotel Château Frontenac
Nikamun, adopté par Project Red Alert, Tadoussac
Nomi, adopté par Tadoussac Elderhostel
Pure Laine, adoptée par Cynthia Fish
Vita, adopté par Shaklee Canada Inc.
…et le narval!