Avec les bélugas… de Cook Inlet
Du 10 août au 23 août prochain, l’équipe du Bleuvet fait défection pour aller prêter main-forte à des collègues américains étudiant une autre population de bélugas en Alaska. Les bélugas de Cook Inlet figurent également sur la triste liste des populations en voie de disparition. Comme les bélugas du Saint-Laurent, ils vivent à la limite sud de l’aire de répartition de l’espèce, ils ont fait l’objet d’une chasse importante et peinent aujourd’hui à se rétablir. Leur population est passée de plus d’un millier d’individus en 1979 à environ 300 aujourd’hui.
Plusieurs programmes de recherche sont en cours pour tenter d’identifier les facteurs qui ont précipité ce déclin et semblent prévenir leur rétablissement. Tamara McGuire, de la firme de consultants LGL Alaska, a mis sur pied un catalogue des individus photo-identifiés du même type que celui du GREMM pour les bélugas du Saint-Laurent. En collaboration avec les chercheurs et gestionnaires du NOAA (l’agence américaine similaire à Pêches et Océans au Canada), elle a fait appel à l’équipe du GREMM pour démarrer un programme de biopsies. Le projet pilote en cours vise à évaluer les meilleures méthodes pour obtenir des échantillons de peau et de gras pour poursuivre les investigations.
S’ils partagent un destin tragique, les bélugas de Cook Inlet et du Saint-Laurent vivent toutefois dans des environnements très différents. Le Cook Inlet est un bras de mer nourri d’affluents glaciaires et soumis à un régime de marées imposantes. Des marées de plus de douze mètres couvrent et découvrent quotidiennement de vastes vasières. Les bélugas y vivent à l’année dans des eaux turbides chargées de tonnes de sédiments. On n’y voit même pas le bout de ses doigts!
Une première semaine en mer a permis aux chercheurs de partager leurs impressions sur la vie sociale des bélugas. Cette collaboration ouvre toute grande la porte à une étude comparative des deux populations. À suivre.
Le Bleuvet est le bateau de recherche du GREMM et de l’Institut national d’écotoxicologie du Saint-Laurent dédié au programme de recherche sur les bélugas du Saint-Laurent. Son équipe, dirigée par Robert Michaud, directeur scientifique du GREMM, est composée de Michel Moisan, Tim Perrero et Simon Moisan.