Dorothy
Béluga
Adopté par Adelaide Gomer, Mathijs Wittink et Anneke Wittink
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Numéro d’identification
DL2757
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Sexe
Inconnu
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Naissance
Vers 2000
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Connu depuis
2008
Ses traits distinctifs
Dorothy a plusieurs marques distinctives sur son flanc gauche et une coche au centre de sa crête dorsale. Il est par contre difficile à reconnaitre du flanc droit.
Son histoire
Notre première rencontre avec Dorothy remonte à 2008. Il était, à l’époque, un jeune béluga gris. Nous l’avons vu presque chaque été depuis cette première rencontre et, en 2015, il est devenue presque complètement blanc. Chez les bélugas, le changement de couleur, soit le passage du gris au blanc, survient entre l’âge de 12 et 16 ans. Nous pensons donc que Dorothy serait né vers l’an 2000. C’est aussi en 2015 que nous l’avons vu pour la première fois avec un veau, laissant supposé que ce béluga est une femelle.
Dans l’aire de répartition estivale, les femelles forment de grandes communautés dans lesquelles elles s’occupent des nouveau-nés et des jeunes. Ces communautés sont attachées à des territoires traditionnels et il y a peu d’échanges entre elles.
Dorothy appartiendrait à la communauté du Saguenay. On l’a observé plusieurs fois avec Amalena et Blanche. Les associations entre femelles d’une même communauté ne sont généralement pas stables. Elles peuvent varier selon l’état reproductif des femelles, par exemple si elles sont gestantes ou non ou accompagnées d’un jeune.
En 2020, Dorothy a changé de numéro d’identification. Il est passée de DL9031 à DL2757, ce qui signifie qu’il a officiellement fait son entrée dans le catalogue de photo-identification des bélugas du Saint-Laurent. Les bélugas qui ont un numéro dans les 9000 sont des bélugas nouvellement observés, pour lesquels l’équipe de recherche du GREMM a peu d’informations. Lorsque nous avons accumulé suffisamment de contacts avec le béluga pour être certains de pouvoir le reconnaitre sous tous ses angles, nous lui donnons un numéro dans les 2000 et il devient alors officiellement catalogué. Bienvenue au catalogue, Dorothy!
La suite de l’histoire de Dorothy nous aidera à mieux comprendre la vie sociale et reproductive des bélugas. C’est en comprenant comment vivent les bélugas que nous serons en mesure de mieux les protéger.
Historique des observations dans l’estuaire
Années pendant lesquelles l’animal n’a pas été observé Années pendant lesquelles l’animal a été observé
Dernières nouvelles
En cette journée d’automne, la visibilité est bonne et de petites vagues rident le Saguenay. Nous sommes près de l’anse Saint-Étienne, à bord du Bleuvet, le bateau de recherche du GREMM. Autour de nous se trouve un troupeau de 25 bélugas composé d’adultes, de jeunes et d’un nouveau-né. Le troupeau se divise en trois groupes. Dans l’un d’eux, Dorothy nage en compagnie de trois bélugas adultes et de deux jeunes encore gris. Dans le troupeau se trouvent aussi Blanchon, Pacalou et DL1508. Le vent se lève et souffle à une vitesse pouvant atteindre 20 km/h. Les belles petites vagues se transforment en moutons, et les bélugas se mettent à plonger plus longtemps. Le temps d’observation du troupeau est terminé.
L’été 2016, notre 32e saison en mer avec les bélugas, a encore été riche en rencontres et en surprises. Nous avons, entre autres, revu Dorothy au moins à quatre reprises. Il était accompagné de nouveau-nés, mais nos observations ne nous permettent pas de confirmer si il en était la mère. Éventuellement, lorsque nous aurons une biopsie, l’ADN de Dorothy nous révèlera des détails de son arbre généalogique.
Le 18 septembre 2016, nous sommes près de l’île Coquart dans le fjord du Saguenay lorsque nous rencontrons Dorothy. Il nage dans un troupeau d’une soixantaine d’individus composé d’adultes, de jeunes gris ainsi que de deux nouveau-nés. Les animaux montent le Saguenay pour finalement terminer leur course dans la baie Sainte-Marguerite.
Cette baie semble être un site très particulier et d’une grande importance pour les bélugas du Saint-Laurent, en particulier pour les femelles et les jeunes, mais son rôle demeure peu compris. L’endroit pourrait être un lieu d’alimentation, de repos ou de socialisation pour les jeunes. Il pourrait même être un lieu de mise bas pour des femelles, comme Dorothy, mais cette hypothèse reste à être vérifiée.
Dorothy se trouve près de l’anse à la barque dans le fjord du Saguenay, juste en amont des Traversiers. L’équipe du Bleuvet la repère parmi un troupeau d’une quarantaine d’individus. Le troupeau est composé d’adultes et de plusieurs jeunes individus de couleur gris. Dorothy nage en compagnie d’une femelle bien connue, Blanche. Depuis 2008, on les observe fréquemment ensemble. Le troupeau se dirige vers la baie Sainte-Marguerite, souvent la destination finale de la communauté des femelles du Saguenay.
Notre bateau dérive vers l’ile Rouge, qui se trouve au milieu de l’embouchure du fjord du Saguenay. Dorothy nage parmi un troupeau de 25 individus, comprenant des adultes et des jeunes, dont 4 nouveau-nés. Nous n’arrivons pas à reconnaître les femelles qui accompagnent les veaux, mais nous remarquons une vielle connaissance aux côtés de Dorothy, Géographis. Les animaux sont tranquilles, ils font du billotage ou du « milling », c’est-à-dire qu’ils tournent en rond, plongent et refont surface au même endroit à plusieurs reprises. Ce comportement est souvent associé à l’alimentation. Rapidement, le comportement des animaux change, ils nagent tous de façon synchronisée en ligne droite vers la rive sud, au large de Cacouna.
Les parrains
Adelaide Gomer a adopté Tepui (2000) et Dorothy (2016).
Mathijs et Anneke Wittink ont adopté Dorothy (2016).