Les petits rorquals sont les vedettes de la semaine! Leurs souffles bien visibles s’élèvent et forment des volutes qui se dissipent à travers les grands vents et la neige qui tourbillonne. Quelques phoques s’installent confortablement sur les rochers et ravissent celles et ceux qui les aperçoivent de loin. Des dos blancs de bélugas sont parfois visibles, alors que des colonnes caractéristiques de grands rorquals sont observées.
De belles histoires
Les anecdotes fusent de toutes parts dans l’estuaire quand vient le temps de raconter des rencontres avec les petits rorquals! Le plus petit des rorquals fréquente généralement les eaux de l’estuaire et du golfe de mars à décembre; sa présence par ici est donc tout à fait normale en ce gris mois de novembre.
« Petit rorqual en alimentation près du traversier […], on a vu tous ses sillons ventraux! », raconte une visiteuse de passage. « Petit rorqual au large de Tadoussac à matin […]. Avec le froid le souffle parait bien plus grand que pendant l’été ! », ajoute une naturaliste travaillant dans la région. Quelques jours plus tard, une passionnée raconte elle aussi son observation : « Vendredi dernier en revenant d’une randonnée à Baie-Sainte-Catherine, je me suis arrêtée à Pointe-Noire et il y avait un petit rorqual qui faisait des demi breach! ». Ce comportement consiste à se projeter hors de l’eau, souvent lors de séances d’alimentation, lors duquel on peut apercevoir à l’occasion la gorge rosée du petit rorqual.
« Ça soufflait dur samedi dernier, mais les paquets d’eau ramenés sur le dos de ce petit rorqual rendaient ses souffles bien visibles! Il était au large de Pointe Rouge – puis s’est dirigé vers le large », relate une brave Tadoussacienne, sortie dehors par ces grands vents. Une observatrice attentive raconte à son tour sa rencontre avec le plus petit des rorquals : « Dans la baie de Tadoussac, j’ai vu un immense souffle qui dépassait le Haut-Fond-Prince. Comme pourvu de milliers d’étincelles, le souffle fut suivi d’un dos et d’une nageoire dorsale foncés. Le petit rorqual semblait faire des éclaboussures proche de la pointe Rouge puis a pris une dernière respiration avant de replonger. Une belle façon de commencer une journée frisquette! »
Était-ce toujours le même individu… ou plusieurs? Difficile à dire! Grâce à des photos de bonne qualité de leur nageoire dorsale, il serait possible de photo-identifier ces petits rorquals. Cette technique de recherche permet de détailler les encoches et les marques sur cette partie du corps de l’animal, qui diffèrent d’un individu à l’autre et permettent de les reconnaitre. Trois petits rorquals nageaient également plus à l’est, vers Franquelin.
Des phoques et des bélugas
Phoques communs et phoques gris ont pris la pose sur le rivage à plusieurs endroits le long du Saint-Laurent. Un phoque gris par-ci, un phoque commun à Tadoussac, un autre aux Bergeronnes et un devant le Centre d’interprétation des mammifères marins, les pinnipèdes sont un peu partout le long de l’estuaire! « Durant plus de trois heures, un phoque commun [était] sur « sa » roche au cœur de la rivière Manicouagan…! », mentionne une Franquelinoise. Bien installé sur son rocher, l’individu semblait seul au monde au milieu de cette rivière qui se jette dans le fleuve Saint-Laurent.
Quelques bélugas solitaires circulaient devant Tadoussac, mais leur présence n’était pas constante : « Occasionnellement on y voit quelques bélugas, mais pas vu aujourd’hui », énonce un résident.
Grands rorquals à l’horizon!
« J’ai vu deux beaux gros rorquals communs entre Baie-Comeau et Franquelin. » rapporte un observateur aguerri. Reconnaissables par leurs souffles pouvant atteindre de 4 à 6 mètres de hauteur, les rorquals communs ne montrent généralement pas la nageoire caudale quand ils plongent. On les distingue des rorquals bleus par leur plus petite taille et leur coloration plus foncée. Plus à l’est, vers Gallix, d’autres souffles ont surgi : « [J’ai] vu de bien beaux souffles, au large toutefois, sur la ligne d’horizon, dimanche matin vers 8h50. […] Quatre souffles en alternance et assez proches l’un de l’autre. Des bleues? Juste eu le temps d’aller vite chercher ma caméra pour essayer d’avoir quelques photos. » Même si l’espèce reste inconnue pour le moment, la hauteur des souffles ne laisse aucun doute que c’était un grand rorqual!
Près du cap de Bon-Désir, un naturaliste et photographe animalier signale la présence de rorquals communs dans les derniers jours. « Avec beaucoup, beaucoup et beaucoup de patience et sous une belle averse de neige j’ai pu prendre ces photos du rorqual commun Ti-Croche ce mardi après-midi », raconte-t-il. Quelques jours plus tard, il ajoute : « Tôt ce matin encore un rorqual commun très au large […]; pas d’identification d’individu, mais aux jumelles j’ai pu confirmer que c’était bien un rorqual commun. »
Si les rorquals communs sont encore observés dans le Saint-Laurent, il y a déjà un bon moment qu’aucun rorqual à bosse n’a été observé. L’organisme Ommag Guadeloupe signale toutefois la présence du premier rorqual à bosse de la saison dans leur secteur d’étude… en Martinique! On peut supposer que la migration est sans doute bien entamée pour la plupart des individus qui fréquentent le Saint-Laurent!
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