Alors que la tranquillité hivernale s’installe sur le Saint-Laurent, quelques bélugas nagent tranquillement, des phoques communs se reposent sur les rochers et les grands souffles de deux rorquals à bosse sont aperçus.
Bélugas et phoques
Au détour des rives, à l’embouchure du Saguenay, un béluga émerge lentement des eaux bleues, son corps blanc comme la neige tranchant avec les reflets argentés du soleil. À Rivière-du-Loup, un autre point de rendez-vous pour les amoureux de la mer, un groupe de trois bélugas nage au large. Entre Les Escoumins et Tadoussac, des phoques communs se prélassent sur les rochers. Leurs silhouettes paresseuses, lovées au soleil, apportent une touche de tranquillité à ce tableau maritime. Une observatrice assidue partage une observation de mustélidé : « J’ai également observé une loutre aux dunes de Tadoussac, s’amusant avec des algues à marée basse! »
Plusieurs définitions existent pour déterminer si une espèce peut être considérée comme un mammifère marin, mais grosso modo, on peut dire qu’il s’agit de mammifères qui dépendent du milieu marin. L’ours blanc, certaines populations de visons, de pékans et de loutres qui se nourrissent principalement de poissons et de crustacés marins peuvent donc être considérés comme des mammifères marins!
Rorquals à bosse sur la Côte-Nord
Du côté de Franquelin et Godbout, les souffles de deux rorquals à bosse sont aperçus par un passionné des mammifères marins. Ces géants des mers migreront-ils bientôt vers des eaux plus chaudes?
Contrairement à plusieurs espèces dont les migrations demeurent mystérieuses, les déplacements des rorquals à bosse sont plutôt bien connus. Pendant l’hiver, ils se rassemblent dans les Caraïbes pour la saison de reproduction, afin de faciliter les rencontres entre les mâles et les femelles. Cela pourrait aussi leur permettre d’échapper à la prédation des épaulards pendant cette période importante. Les rorquals à bosse parcourent une route de plus de 5500 km. Un rorqual à bosse mâle a même franchi une distance record de plus de 13000 km! Une fois arrivés dans le Sud, ils passent l’hiver en jeûne, vivant sur leurs réserves de gras. L’été venu, les rorquals à bosse reviennent généralement dans différentes aires d’alimentation, comme le golfe du Maine, les côtes de Terre-Neuve ou l’estuaire du Saint-Laurent.
Pour savoir qu’il est l’heure de repartir vers le Sud, plusieurs facteurs peuvent entrer en compte : le système hormonal, qui lui est régulé par les conditions climatiques, la disponibilité de la nourriture ou encore la formation de glace.
Ces dernières années, plusieurs individus, en particulier de jeunes mâles, se sont éternisés dans le Saint-Laurent, profitant sans doute de la richesse alimentaire de la région. Va-t-on observer encore longtemps des rorquals à bosse dans l’estuaire cette année? À suivre!
Merci aux collaborateurs et collaboratrices!
Merci aux observateurs et observatrices qui partagent avec nous leur amour pour les mammifères marins! Vos rencontres avec les cétacés et les pinnipèdes sont toujours un plaisir à lire et à découvrir.
Ce sont vos yeux, sur l’eau ou depuis la berge, qui permettent à cette rubrique de voir le jour.
Marie-André Charlebois
Laetitia Desbordes
Diane Ostiguy
Timothée Perrero
Renaud Pintiaux
Pascal Pitre
Andréanne Sylvain
Marielle Vanasse
Et à tous les autres!
Merci aussi aux équipes qui partagent leurs observations :
Centre d’éducation et de recherche de Sept-Îles (CERSI)
Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM)
Réseau d’observation des mammifères marins (ROMM)
Réseau québécois d’urgence pour les mammifères marins (RQUMM)
Station de recherche des Îles Mingan (MICS)
Vous souhaitez vous aussi partager vos observations?
Vous avez observé des mammifères marins dans le fleuve Saint-Laurent? Qu’il s’agisse d’un souffle au large ou de quelques phoques, écrivez-nous et envoyez-nous vos photos à [email protected]!