En septembre, je suis partie à la découverte de l’ile Cap-Breton. Cette région de la Nouvelle-Écosse est bien connue pour la piste Cabot, une route panoramique. Après avoir passé plusieurs étés près des côtes du Saint-Laurent où l’on voit des mammifères marins à profusion, une question me taraudait cependant : serais-je capable de voir des mammifères marins depuis la rive dans cette province maritime?

Paysage époustouflant

Après plusieurs heures de conduite depuis le Québec accompagnée de mon copain, la route s’accroche maintenant à la côte pour serpenter dans des dénivelés ascendants à donner le vertige. Les falaises de plusieurs centaines de mètres plongent dans l’océan Atlantique. Quelques plages de sable semblent se cacher ici et là près des rivières.

On commence notre parcours par la côte Est, car on est plus près de l’eau en conduisant, même si ça peut donner la frousse! Une grande partie du Cap-Breton est occupée par le Parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton. À notre passage à l’accueil, on  nous remet une carte du site qui illustre plusieurs endroits où les observations de baleines sont possibles depuis la rive. Parmi les espèces qui fréquentent le secteur : le petit rorqual, le globicéphale, le dauphin à flancs blancs, le rorqual à bosse, le marsouin commun et le rorqual commun.

Des globicéphales et des phoques

Pour mettre toutes les chances de notre côté – mais aussi parce qu’on aime peut-être un peu trop lire les panneaux d’interprétation – on fait des pauses à tous les arrêts sur la carte. C’est au site de Green Cove que la chance tournera dans notre direction. À notre arrivée, on voit tout de suite une dizaine de phoques gris à une centaine de mètres de notre point d’observation. Trois individus semblent se reposer sur les rochers, pendant que les autres sont bien actifs sous l’eau, peut-être en train de chasser.

Après une quinzaine de minutes à admirer les phoques, on entend des exclamations à notre gauche. Les gens nous disent avoir vu un grand souffle au large. Peut-être un grand rorqual? En scrutant l’horizon, on finit par remarquer les dos noirs de trois globicéphales se dirigeant vers l’Est. Ils me font aussitôt penser à des bélugas, par leur grosseur ainsi que par leurs déplacements de groupe, lent et synchronisé. La ressemblance s’arrête là cependant, parce qu’avec leur couleur noire et leur dorsale avec une forme caractéristique, impossible de se tromper. Le temps est calme, alors on distingue même leurs petits souffles. Bien que certains globicéphales fréquentent l’estuaire du Saint-Laurent, leurs observations demeurent tout de même rares. À contrario, il s’agit de l’une des espèces les plus fréquemment aperçues au Cap-Breton, où le Cape Breton Pilot Whale Project (CBPWP) étudie la population à long terme.

Centre d’interprétation des baleines de Pleasant Bay

Pour en apprendre plus sur les baleines présentes au Cap-Breton, un arrêt au Centre d’interprétation des baleines de Pleasant Bay s’impose. Situé à quelques pas de la piste Cabot, le petit détour en vaut la peine. On y observe Hool, une représentation en trois dimensions d’un globicéphale, plusieurs panneaux d’interprétation, des artéfacts et on peut aussi regarder un court métrage mettant en scène des scientifiques de l’université Dalhousie. J’ai aussi beaucoup apprécié me comparer à des nageoires caudales de plusieurs espèces grandeur nature représentées sur un mur. Ça fait se sentir petit!

On a aussi pris le temps d’élargir un peu nos horizons en visitant le lieu historique national Alexander-Graham-Bell, dont je recommande vivement la visite, particulièrement par une journée de pluie. Un peu plus loin sur la route, nous avons pris le temps de nous arrêter au lieu historique national de la Forteresse-de-Louisbourg. Le site est situé sur une péninsule bordée au nord par le havre de Louisbourg et l’océan Atlantique. La ville a été reconstruite à partir des ruines de la colonie française qui y était établie au 18e siècle.

C’est en allant voir les vestiges du premier phare du Canada, de l’autre côté du havre, qu’on aperçoit un phoque commun nageant tranquillement. Ça termine bien les vacances!

Carnet de terrain - 11/12/2024

Andréanne Forest

Andréanne Forest est rédactrice en chef de Baleines en direct depuis mai 2022. Après des études en environnement et en biologie, elle se tourne vers la communication scientifique dans l’objectif de rendre la science à la fois accessible et amusante. Andréanne souhaite mettre en lumière la démarche d’acquisition de connaissance tout en transmettant le désir d’apprendre.

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