C’est un matin blanc de janvier et le vent glacial souffle au large sur le fleuve lorsqu’une riveraine assise bien au chaud dans sa maison aperçoit un souffle au loin. Quelques minutes passent et les souffles se multiplient… de grands rorquals sont encore présents dans le golfe! En plus de ces visiteurs gigantesques, n’oublions pas non plus la présence de phoques et de bélugas, qui ont été observés à plusieurs endroits dans le Saint-Laurent dans la dernière semaine.
Des souffles givrés
«Nous avons eu la chance d’observer un grand souffle dans la baie de Gaspé, partage une riveraine. Nous l’avons vu depuis notre fenêtre de Cap-aux-Os. Après une dizaine de souffles consécutifs, on a vu le dos […]. C’est surprenant pour un 21 janvier! Il y avait pas mal de vent, donc le souffle s’est retrouvé très vite déporté.» Quelques jours plus tard, c’est le grand souffle d’un rorqual à bosse qui est visible à travers la vitre de la maisonnée. Ce n’est pas la seule mention de grands rorquals pour la dernière semaine! Une autre personne rapporte la présence d’un groupe de cinq rorquals à bosse dans la baie de Gaspé et possiblement de rorqual commun ou de rorqual bleu, à confirmer.
À Cap-des-Rosiers, des phoques se reposent sur quelques masses de glace. «Entre Cap-Chat, Sainte-Anne-des-Monts et Tourelle, des centaines et des centaines de phoques étaient présents, rapporte un résident surpris. Lors de la marée basse et en après-midi lors de la marée haute, ils étaient sur la petite banquise.» À la plage de Haldimand, une marcheuse croise un phoque commun sur la plage. À partir de la plage de Penouille, son regard est aussi attiré par les « œuvres de givres blancs » qui décorent les lieux, lorsqu’il ne se porte pas au loin vers les quelques phoques qui sont présents au large.
Sur l’autre rive du golfe, des souffles ont également marqué l’horizon. À Sept-Îles, quelques rorquals à bosse semblaient être présents. Une randonneuse et passionnée des mammifères marins a croisé un pinnipède à Gallix : «une tête est sortie et il m’a semblé que c’était un phoque commun. Il a ressorti sa tête quelques fois tout en s’éloignant plus au large.». À Franquelin, les observateurs et observatrices ont pu apprécier la présence d’une quinzaine de phoques du Groenland et du côté de Longue-Rive, il était possible d’en observer, se reposant sur des glaces flottantes.
«Béluvagues», «béluglaces» ou bélugas?
Lorsque les vagues agitent l’eau, les crêtes blanches ainsi produites peuvent facilement être confondues avec le dos blanc des bélugas. Ce phénomène est affectueusement surnommé «béluvagues» par les naturalistes et certaines vagues peuvent parfois confondre les plus aguerris des observateurs. Il faut prêter attention, scruter le large afin de vérifier si le béluga en est bien un. En hiver, l’opération se complexifie encore plus puisque les centaines de petits morceaux de glace qui flottent à la surface de l’eau peuvent aussi ressembler à des dos de bélugas. Il faut donc s’armer de patience et conserver les yeux rivés vers le large pour être certains de l’identification!
Dans la dernière semaine, la présence de bélugas a été confirmée aux Escoumins, au cap de Bon-Désir, aux Bergeronnes et à l’embouchure de la rivière Saguenay. Un groupe de trois bélugas a été observé depuis le quai Saint-Siméon.
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