Le flot continue : des conférences, des présentations éclair, des vidéos, des plénières, des affiches et des discussions avec des collègues de tous les continents. Une biennale, c’est un vaste remue-méninge des dernières recherches, un état de la science actuelle, mais c’est surtout une occasion de se rencontrer et de réseauter. Sauf que cette partie-là, on la garde pour nous.
Allez, on retrace les heures!
Dans l’aréna déglacé de la Scotia Bank Center, Hal Whitehead, spécialiste des cachalots et professeur à l’Université Dalhousie, a commencé son exposé, qu’on pourrait traduire par «Coévolution des gènes et de la culture chez les baleines et les delphinidés». Un exercice de réflexion sur la transmission culturelle chez les odontocètes et la perte de gènes.
Ensuite, Nigel Hussey, chercheur à l’Université de Windsor, nous a transportés dans un périple de recherche dans le fiord Tremblay, au Nunavut. La présentation d’Hussey, pleine d’humour, présentait la vitalité de cette région arctique (et des photos à couper le souffle). Il a milité pour une approche écosystémique de l’étude des mammifères marins : «c’est évident qu’on doit s’ouvrir aux recherches multiespèces et écosystémiques et non plus sur une seule espèce». On aurait pris plus que 35 minutes pour explorer la recherche menée cet été où des balises de toutes sortes étaient posées sur des poissons, des requins du Groenland et des narvals. On suivra certainement les résultats de cette recherche menée entre autres en partenariat avec Pêches et Océans Canada et Ocean Wise.
Quand il ne reste que quelques individus…
Un kiosque d’information sur les vaquitas, ce petit cétacé trouvé au Mexique, nous a appris une très triste nouvelle : il ne reste maintenant plus que 19 vaquitas vivants, alors qu’ils étaient 30 en mai. Les perspectives d’avenir ne sont pas réjouissantes : les vaquitas sont victimes des filets de pêche d’une espèce de poisson exportée exclusivement en Chine. La pêche illégale est gérée par le crime organisé, le même qui s’occuperait du trafic de drogues. Le seul espoir serait un changement de mentalité des acheteurs chinois.
Plus près de chez nous, dans les eaux canadiennes du Pacifique, l’épaulard résident du sud du Pacifique Nord-Est est menacé par la pêche au saumon chinook. Mais pas à cause des prises accidentelles. Cette population d’épaulard dont il ne reste qu’entre 70 et 90 individus, se nourrit presque qu’exclusivement de ce saumon. Une meilleure gestion du poisson pourrait sauver cette espèce emblématique d’orque.
Des réseaux d’urgences
En Écosse, le réseau Scottish Marine Animal Stranding Scheme a formé 150 bénévoles à l’échantillonnage de carcasse, leur permettant de récolter des données sur des centaines de carcasses par année.
Au Sénégal, un réseau d’urgences pour les mammifères marins a été créé l’an dernier, et déjà, ils ont reçu 136 cas de 10 espèces différentes! Des centaines de pêcheurs se sont joints au réseau pour permettre de mieux documenter les cas de mammifères marins en difficulté. Inspirant!
Et on a manqué : des exposés sur les loutres de mer, les ours polaires, la prolactine chez les phoques communs, la discrimination vocale chez les globicéphales et une tonne d’autres. On devra vivre avec notre fomo (fear of missing out/peur de manquer quelque chose), une journée encore.
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