Le gouvernement québécois obtiendra 100 % des redevances d’une future exploitation des hydrocarbures de sa portion du gisement du golfe du Saint-Laurent. L’exploration de la zone québécoise ne pourra débuter avant 2012, tant que le moratoire est en place et que l’évaluation environnementale stratégique n’est pas terminée. Environnementalistes et Madelinots sont toujours aussi inquiets du risque de marée noire.
Les gouvernements québécois et fédéral ont signé cette entente le 24 mars 2011. Québec réclamait un accord similaire à celui conclu avec Terre-Neuve-et-Labrador, le gisement Old Harry se situant à cheval sur les deux provinces. Les redevances versées au gouvernement québécois par les compagnies d’exploitation du gisement sont estimées à 24 milliards de dollars sur 25 ans pour le pétrole et quatre milliards pour le gaz.
Pas d’exploitation possible avant fin 2012
Cependant, le litige sur le tracé de cette frontière demeure, et si les deux provinces ne s’accordaient pas sur la délimitation de leurs juridictions extracôtières, un comité d’arbitrage serait formé à la demande d’une des deux parties.
L’exploration du gisement ne pourra pas débuter sur la zone québécoise d’ici la fin 2012 en raison du moratoire instauré dans le golfe depuis 1998 et tant que l’évaluation environnementale stratégique (EES) ne sera pas terminée et que des lois identiques ou « lois miroirs » ne seront pas adoptées entre Ottawa et Québec.
Les Madelinots inquiets organisent un forum
Les citoyens des Iles de la Madeleine, distantes de 80 km du gisement, sont vivement préoccupés par le risque de déversement pétrolier et les impacts négatifs d’une plateforme installée dans le golfe sur le tourisme, la pêche commerciale et la qualité de vie des populations.
Le maire, Joël Arseneau, invite les communautés côtières du golfe du Saint-Laurent, les groupes de pêcheurs et les associations touristiques à participer au Forum sur les hydrocarbures, qui se tiendra les 8 et 9 avril dans l’archipel madelinot. Le Forum réunira en conférence neuf experts qui traiteront de l’écosystème du golfe, de la règlementation sur les hydrocarbures ainsi que du processus d’évaluation environnementale.
Des risques pour une mer semi-fermée
La Fondation David Suzuki, un des quatre organismes environnementaux regroupés au sein de la Coalition Saint-Laurent, « met en garde les Québécois contre la fièvre de l’or noir et les dangers qui y sont associés », tel qu’on peut le lire sur son site Internet. Pour le golfe, une mer semi-fermée six fois et demie plus petite que le golfe du Mexique, elle a développé avec des experts des simulations vidéo d’une marée noire qui indiquent que toutes les provinces maritimes seraient touchées et que les glaces hivernales rendraient les conditions d’intervention et de nettoyage encore plus difficiles. [Radio-Canada, Rue Frontenac, Cyberpresse, Fondation David Suzuki, Coalition Saint-Laurent]
Pour en savoir plus:
Sur le site de la Coalition Saint-Laurent