La Marine américaine projette d’augmenter ses exercices militaires, incluant des tests de sonars actifs dans le Pacifique, près des côtes californiennes et autour de l’île d’Hawaï. Elle prévoit aussi d’étendre la zone des entraînements dans la partie nord-ouest du Pacifique, dans le golfe de l’Alaska et autour des îles Mariannes.
Les sonars actifs militaires sont des dispositifs de haute puissance utilisant des ondes acoustiques de basse fréquence se propageant sur de très longues distances. Dans son rapport présenté pour l’attribution d’un permis gouvernemental, la marine estime que 2,3 millions de mammifères marins sont affectés chaque année par ces exercices déployés en Atlantique et dans le Pacifique avec pour impacts des interruptions brèves dans les périodes d’alimentation, des blessures et, dans certains cas rares, des mortalités.
Un rapport fédéral critiqué
Ce rapport a provoqué des très vives réactions et critiques dans le public et les groupes environnementaux qui affirment qu’il sous-estime les effets à long terme et ne prévoit pas une restriction suffisante des entraînements dans les sanctuaires et les zones fréquentées par des espèces fragilisées. Bien que le projet soit prévu pour débuter en début d’année 2013, la Marine a mis en place un sondage des opinions publiques qui fera partie de son rapport final de fin 2012.
Les critiques portent aussi sur l’utilisation de nouveaux modèles de sonars pouvant perturber les fonctions cérébrales des mammifères marins, un impact jugé beaucoup plus grave que des désorientations ou effets temporaires. Les groupes environnementaux s’appuient sur des preuves scientifiques solides pour affirmer que l’utilisation des sonars est associée à des arrêts de communication chez les mammifères marins et qu’ils peuvent perturber les patrons d’alimentation, de reproduction et de migration. Des experts estiment que les sonars à moyenne fréquence peuvent provoquer une surdité temporaire des baleines et les inciter à s’échouer sur le rivage. Depuis 2000, les rapports gouvernementaux reconnaissent que quatre échouages collectifs ont été provoqués par l’utilisation de sonars.
En août 2007, la Cour de Los Angeles a stipulé que les navires militaires devaient réduire le niveau de ses sonars et les éteindre lorsqu’un mammifère marin se trouvait dans un rayon de deux kilomètres, un jugement invalidé le 12 novembre par la Cour Suprême des États-Unis.
Sonars et réactions des cétacés étudiés simultanément
Une équipe de scientifiques du gouvernement fédéral a commencé au mois d’août un vaste projet de recherche sur les impacts des sonars militaires, des moteurs de navires et des forages pétroliers. Prévue pour durer cinq ans, cette étude est la première à tester, dans le même temps, des émissions sonores sous-marines créées par des activités humaines et étudier les réactions des mammifères marins. La zone d’étude s’étendra de Santa Barbara jusqu’à San Diego, mais l’essentiel des travaux s’effectuera dans le détroit de Santa Barbara et autour de l’île San Clemente, base navale et centre d’entraînement de sonars de l’US Navy.
Des balises acoustiques vont être posées sur des rorquals bleus, rorquals communs, baleines grises et baleines à bec ainsi que plusieurs espèces de dauphins. Les sons des tests seront contrôlés et émis à un bas niveau, de manière à ce qu’ils ne blessent pas les mammifères marins. Les données récoltées devraient contribuer à réglementer l’usage des sonars militaires, des sondeurs des navires commerciaux et les émissions sonores des moteurs.[USA Today, Ventura County Star, Contra Costa Times]
En savior plus
Sur le site de USA Today (en anglais seulement) : Navy plans could affect more marine mammals
Sur le site de Ventura Country Star (en anglais seulement) : Federal study of marine mammals planned
Sur le site de Contra Costa Times (en anglais seulement) : Navy invites public input on deep-sea sonar testing