Les marées, environ deux hautes et deux basses par jour, génèrent et influencent des courants marins. À leur tour, ces courants agissent directement et indirectement sur le déplacement et la dispersion des baleines.
Pour les bélugas qui sillonnent le fjord du Saguenay, les mouvements cycliques servent de voie de déplacement en amont et en aval de la rivière, de la baie Sainte-Marguerite jusqu’à l’embouchure. Profitant du phénomène naturel de la marée montante pour remonter le fjord, ils diminuent leur dépense énergétique . À l’occasion, on les observe également nager contre le courant, peut-être pour mieux chasser les proies qui surviennent à contresens.
Ces courants de marée influencent la distribution des poissons et du plancton, proies des cétacés. Si les baleines fréquentent le fleuve Saint-Laurent, c’est pour s’y nourrir. Ainsi, leurs déplacements et leur concentration dépendent de la présence de leurs proies. À marée haute, le capelan converge en grands bancs prisés par les baleines à fanons. Plusieurs de ces dernières affluent alors autour des proies pour s’en alimenter. Par exemple, dans l’estuaire du Saint-Laurent, les rorquals communs qui se nourrissent de capelans sont plus souvent observés à marée haute, le jour.
À l’instar de la marée, les vents, la topographie sous-marine, les conditions climatiques et le comportement des proies influencent la dispersion des baleines. Le krill, proie principale des rorquals bleus, a tendance à former d’énormes agrégations près de la surface au cours de la nuit, période lors de laquelle ces géants s’alimentent fréquemment.
En somme, bien que les marées influencent indirectement le déplacement des baleines, on ne peut se fier uniquement à celles-ci pour planifier nos sorties d’observation en mer.
En savoir plus: