Le krill adulte est entraîné sur des centaines de kilomètres depuis le golfe du Saint-Laurent vers l’estuaire, dans les courants d’eaux froides et profondes. Quand il arrive à Tadoussac, il se heurte contre un mur sous-marin, la fin du chenal Laurentien qu’on appelle la tête du chenal Laurentien: la profondeur passe alors de 300 m à une vingtaine de mètres.
Bon nageur, il réalise des migrations verticales quotidiennes. Le jour, afin d’échapper aux prédateurs, il se cache dans les zones plus profondes. La nuit, il remonte à la surface pour s’alimenter de phytoplancton.
Lorsque la marée monte, la couche d’eau froide est poussée vers la surface et le krill lutte en nageant pour redescendre en profondeur. De nouveaux individus arrivent sans arrêt et de grandes agrégations se forment, pouvant atteindre plusieurs kilomètres de longueur et une centaine de mètres de d’épaisseur.
À l’occasion, le krill se trouve le jour à la surface de l’eau. Pour se reproduire? En raison d’un courant de remontée trop fort? C’est possible.
Les puissants vents et les grandes marées de la dernière semaine ont probablement entraîné ces mannes de krill vers le rivage. Lorsque la marée s’est retirée, il n’a pas pu regagner les profondeurs et s’est déposé sur les plages et les rochers. Le même phénomène est aussi observé au-dessus des haut-fonds, avec le krill qui est resté à la surface.