C’est bien connu: le Saint-Laurent est un vaste garde-manger à ciel ouvert pour les cétacés. L’abondance de proies est notable, que ce soit des poissons en bancs comme le capelan, le hareng, le lançon ou les nuages de zooplancton comme le krill. Ces derniers jours, les observateurs s’entendent pour dire que le festin bat son plein dans les eaux qu’ils sillonnent. Les chercheurs de la Station de recherche des îles Mingan (MICS) publiaient une photo d’un rorqual à bosse en pleine alimentation de surface en Côte-Nord, « une observation rare dans le golfe Saint-Laurent » expliquaient-ils. Puis, une autre photo avec comme commentaire « deux rorquals à bosse en somnolence, digérant tout le capelan mangé » !
Du côté de la Gaspésie, les croisiéristes peuvent toujours compter sur la présence d’une dizaine de rorquals communs et de rorquals à bosse, en plus des petits rorquals et des marsouins communs, et ce, à moins de dix minutes de la rive en bateau. Les capitaines ont même détecté des bancs de poissons sur leur échosondeur dans le secteur où deux rorquals à bosse se trouvaient, probablement en pleine alimentation entre 50 et 100 mètres sous la surface.
Notre observatrice de Franquelin observe quotidiennement des petits rorquals et phoques gris, d’autres fervents amateurs de poissons. Le 11 juillet dernier, un des trois petits rorquals du secteur s’en donnait à cœur joie près de la rive, effectuant des sauts d’alimentation de surface pour capturer ses proies.
Dans le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent, les observations de petits rorquals en alimentation sont quotidiennes. La grande nouvelle de la semaine: l’arrivée du rorqual à bosse Aramis! Aramis est connu comme étant une femelle née en 2007 dont la mère est Tic Tac Toe. Cette autre « vedette » a aussi été repérée le 11 juillet pour la première fois de la saison par le MICS dans la région de Mingan. Nul doute que ces baleines viennent profiter de la richesse des eaux du Saint-Laurent.
À la sortie du golfe Saint-Laurent, dans le détroit de Belle Isle entre la Basse-Côte-Nord et Terre-Neuve, des chercheurs mentionnaient récemment « la présence de nombreux rorquals communs et rorquals à bosse ». Même son de cloche d’un observateur de longue date dans la région de Saint-Pierre-et-Miquelon. Peut-être se sont-ils arrêtés là comme la nourriture abonde dans ces secteurs?