Par Christine Gilliet
Avec cette mesure testée pendant cinq ans sur la côte est des États-Unis, aucune mortalité due à une collision avec un navire n’a eu lieu. Un facteur encourageant pour les 450 baleines noires en voie de disparition.
Le gouvernement fédéral des États-Unis a annoncé le maintien de la mesure instaurée en 2008 quelques heures avant l’expiration de sa période de test, le 6 décembre dernier. La limite de vitesse à 10 nœuds s’applique aux navires de 65 pieds et plus (21 mètres environ) dans des zones désignées de manière saisonnière. Les baleines noires fréquentent ces zones côtières pendant leur période de mise bas et de soins à leurs jeunes. Leurs routes de migration croisent la plupart des voies maritimes ralliant les ports.
L’importance de toute mortalité évitée
La mesure a eu un impact très positif, puisqu’aucune mortalité due à une collision n’a été enregistrée depuis sa mise en place en 2008. Dans les mêmes zones désignées et sur une période de 18 ans, 13 baleines noires avaient péri après avoir été heurtées par un navire. Le risque de collision est la plus importante menace pour la baleine noire de l’Atlantique Nord (Eubalaena glacialis) appelée aussi baleine franche. Après une chasse intensive de plusieurs siècles qui a pris fin dans les années 1930, les baleines noires ont été décimées et il ne reste que 450 individus répartis dans la partie ouest de l’océan. La population de l’est, de l’Espagne à la Norvège, est considérée comme quasiment disparue.
Dans un secteur de 20 milles marins autour des ports marchands, la limite de vitesse s’applique de novembre à avril dans les eaux côtières qui s’étirent sur près de 2 000 km, entre les villes de Jacksonville en Floride et Providence dans l’État du Rhode Island. Selon les chercheurs de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), 80 % des baleines noires de cette partie de l’Atlantique se trouvent dans une frange côtière de 20 milles marins. Dans d’autres secteurs, la NOAA a mis en place un programme de mesures volontaires temporaires à adopter en présence d’un groupe de trois ou quatre baleines noires.
Autres mesures et cumul de menaces
Un peu plus au nord de Providence, au large de Boston, des mesures coordonnées par la NOAA pour réduire les collisions ont été également testées et mises en place depuis 2006. Un dispositif de bouées acoustiques permet aux navires de détecter en temps réel des baleines noires sur leur route et les visualiser sur une carte. Une application gratuite pour iPod et iPad complète le dispositif qui se déploie à l’intérieur et autour de l’aire marine protégée, le Stellwagen Bank National Marine Sanctuary. Après signalement d’une baleine, les navires doivent réduire leur vitesse à 10 nœuds et modifier leur trajectoire au besoin.
La capture accidentelle dans des engins de pêche est le deuxième facteur de mortalité de cette population, et des efforts sont faits par les pêcheurs commerciaux pour minimiser ce risque. La baleine noire subit d’autres pressions sur son habitat liées aux activités humaines, notamment la pollution chimique et sonore, la diminution des stocks de proies. Avec sa faible diversité génétique et de possibles problèmes de reproduction, ces menaces constituent des freins à son rétablissement.
Sources: NOAA, IFAW, Pêches et Océans Canada
Sur le site de NOAA Fisheries (en anglais seulement):
NOAA extends rule reducing risk of whale ship strikes along U.S. East Coast
Ship strike reduction rule proves effective protecting North Atlantic right whales
On a aimé VOIR:
Sur le site de NOAA Fisheries (en anglais seulement):
North Atlantic PSA – Slow to 10 knots (vidéo de 32 s)
North Atlantic Right Whale: Stay 500 Yards Away! (vidéo de 1 min 05 s)
Pour en savoir plus:
Sur le site de PR Newswire Services (en anglais seulement):
Ship Strike Rule Renewed: A Win for Whales (communiqué de IFAW)
Sur le site de Pêches et Océans Canada:
La baleine noire dans le golfe du Saint-Laurent: un retour « entendu »
Sur le site de Baleines en direct :
La baleine noire
Programme de rétablissement de la baleine noire