Aux alentours du mois de novembre, il est possible d’observer l’arrivée des phoques du Groenland dans le Saint-Laurent. La plupart de ces animaux quittent l’Arctique canadien pour y passer l’hiver. La présence d’un individu de cette espèce sur la plage du Boisé du Quai de Baie-Saint-Paul vendredi dernier amène une promeneuse à penser que leur migration a probablement déjà commencé. C’est peu de temps après qu’elle en a la confirmation. Près de Port-Cartier, un riverain observe l’arrivée spectaculaire de ce résident d’hiver bien connu de la région: «500 phoques du Groenland!» s’exclame-t-il.
De beaucoup plus petits animaux n’échapperont pas à l’oeil averti de cet observateur. De son embarcation, force est de constater que le garde-manger que constitue le Saint-Laurent pour les baleines n’est pas encore vide! «On voit encore des euphausides. Plus particulièrement, l’espèce Meganyctiphanes norvegica!» nous dit-il. Minuscules petits crustacés appelés également krill nordique, ces euphausides figurent au menu des espèces de rorquals fréquentant le Saint-Laurent. S’ils sont encore là, rien de bien étonnant, donc, pour lui, d’observer encore un rorqual à bosse en alimentation de surface au large de Sept-Île.
Dans d’autres secteurs du Saint-Laurent, bien que le krill n’ait pas été observé, la présence de leurs prédateurs a été remarquée. Le 9 novembre à Essipit, un observateur se régale de la vue d’un petit rorqual. Il en identifiera un du quai des Escoumins et deux dans le secteur des dunes de Tadoussac. Le spectacle ne s’arrête pas là: un rorqual à bosse et un rorqual commun lui montreront leur dos au large des dunes.
Tous ces rorquals charment encore les observateurs chanceux, mais probablement plus pour longtemps. L’hiver est arrivé et avec lui, le départ imminent de ces dernières baleines saisonnières. Le béluga du Saint-Laurent sera bientôt le seul cétacé à pouvoir être aperçu sur les rives de l’estuaire et du golfe. C’est en effet la seule espèce de baleine à rester toute l’année dans les eaux du Saint-Laurent. Alors que du secteur des dunes de Tadoussac, un promeneur aperçoit cette semaine des groupes semblant compter 30 à 40 individus, un observateur se sent chanceux de reconnaitre Yogi dans un petit groupe de six à Pointe Rouge. Ce béluga, né probablement avant 1970, doit son nom à une cicatrice profonde en forme d’empreinte d’ours sur son pédoncule gauche. Elle fait partie de la communauté de femelles du fiord du Saguenay.