Crinckle
Rorqual bleu
-
Numéro d’identification
B082
-
Sexe
Femelle
-
Naissance
Inconnue
-
Connu depuis
1982
Ses traits distinctifs
En anglais, le mot « crinkle » signifie « pli » ou « ride ». Son nom de baptême renvoie donc à l’affection cutanée – dont on ignore la nature – qui s’étale sur son dos.
À l’aspect ridé de sa peau s’ajoute une nageoire dorsale rognée qui permet de l’identifier facilement.
Son histoire
Crinkle est une fidèle de l’estuaire, et ce, depuis 1982. Même qu’en 2000, elle a passé tout un mois entre Pointe-au-Boisvert et Les Bergeronnes.
En 2003, des chercheurs de la Station de Recherche des Îles Mingan (MICS) ont aperçu l’animal accompagné d’un baleineau pour la première fois, d’abord au large de Portneuf-sur-Mer, puis à Matane. Les rorquals bleus sont rarement vus avec des jeunes dans le Saint-Laurent.
La peau de Crinkle intrigue les chercheurs. Bien qu’ils étudient les rorquals bleus de l’Atlantique et du Pacifique, les chercheurs du MICS ont affirmé n’avoir jamais rencontré d’autres baleines présentant les mêmes caractéristiques cutanées.
Historique des observations dans l’estuaire
Années pendant lesquelles l’animal n’a pas été observé Années pendant lesquelles l’animal a été observé
Dernières nouvelles issues des publications Portrait de baleines
Identifier un rorqual bleu constitue un défi… de taille ! Les traits distinctifs d’un individu se limitent parfois à un patron de taches grises sur une peau bleue, un véritable challenge lorsque l’observation se déroule à 400m – la distance règlementaire à conserver avec un rorqual bleu ! Heureusement, B082, dite « Crinkle », est facilement indentifiable, même de loin, avec sa peau plissée et sa dorsale tronquée. Cette particularité serait dû à une affection de la peau. D’après Richard Sears, directeur de la Station de recherche des iles Mingan (MICS), d’autres rorquals bleus dans le monde possèdent des peaux plissées, mais rarement de manière aussi marquée. Il pourrait donc s’agir d’une mutation génétique qui aurait affecté Crinkle dès la naissance.
Son apparence unique qui lui a valu son surnom (« crinkle » signifiant « gondolé, strié » en anglais) ne semble en tout cas pas l’affecter. Repérée dès 1982, elle aurait ainsi au moins une quarantaine d’année… et peut-être bien plus. La longévité des rorquals bleus est estimée à plus de 80 ans.
C’est la 13e année que Crinkle est identifiée dans l’estuaire. Où était-elle les autres années ? Pour Richard Sears, « il ne faut pas nécessairement prendre le manque d’observation comme une absence. Elle est très régulière et je pense que si nous ne la voyons pas, c’est parce que nous ne sommes pas là pour la voir ».
Un rorqual bleu à la peau flétrie a été repéré le 26 aout dernier dans le parc marin : revoici Crinkle ! Ce nom de baptême anglophone signifiant « froissé » ou « plissé » renvoie sans surprise à l’affectation cutanée – dont on ignore la nature – qui s’étale sur son dos. À l’aspect ridé de la peau de B082 s’ajoute une nageoire dorsale rognée, qui permet une identification aisée.
Fidèle à l’estuaire maritime, Crinkle est bien connue de la Station de recherche des iles Mingan (MICS), et ce, depuis 1982. En 2003, elle est aperçue pour la première fois accompagnée d’un baleineau par des chercheurs du MICS, d’abord au large de Portneuf-sur-Mer puis à Matane.
Crinkle n’est toutefois pas la seule à être affligée d’une indisposition physique. Comme nous, les baleines peuvent souffrir de blessures et maladies variées, de difformités et de handicaps. Un article publié en 2007 par Brownell et coll. traite de trois types de lésions dermatologiques observés chez une population de rorquals bleus au sud du Chili, à partir de clichés de 68 individus obtenus par travail de photo-identification. 37 portaient des cicatrices témoignant de morsures par des petits requins appelés squalelets féroces ; 52 présentaient des lésions vésiculaires (pustules, cloques) ; et 17 avaient des marques s’apparentant au virus de la variole et/ou à des lésions vésiculaires. 10 des animaux étudiés semblaient aussi en mue.
La desquamation cutanée n’est pas un phénomène rare. Dans le parc marin, on a déjà découvert des lambeaux de peau blanche flottant à la surface de l’eau. Les bélugas du Saint-Laurent vivent une mue annuelle, leur permettant de renouveler les cellules de leur épiderme après s’être débarrassés des peaux mortes.
Les cétacés sont également sujets aux coups de soleil, selon une étude publiée en 2013 par Martinez-Levasseur et coll. dans la revue Scientific Reports. Les chercheurs ont noté un changement saisonnier dans la pâle pigmentation des rorquals bleus, ainsi que des dommages au niveau de l’ADN mitochondrial – ceux-ci seraient dus à une exposition régulière aux rayons ultraviolets. Le même phénomène se retrouve chez les humains, lorsque nous souffrons d’un coup de soleil. Les rorquals communs, en comparaison, seraient plus à même d’éviter les coups de soleil grâce à leur peau foncée.
Le nom de code de ce rorqual bleu est B082 et son surnom évocateur veut dire en anglais fronce ou pli. Crinkle a bien la peau plissée, froncée … ce qui la rend très reconnaissable et unique avec, en plus, une nageoire dorsale à l’aspect blessé. Les chercheurs du MICS, qui étudient également les rorquals bleus de l’Atlantique et du Pacifique, n’ont jamais rencontré d’autre baleine présentant cette caractéristique.
Crinkle a été vu et photographié par l’équipe du MICS pour la première fois en 1982, puis en 1984, 1989, 1993 et 1997. Chaque année de 2000 à 2004, il a pu être observé et photographié par le Mériscope dans l’estuaire. Crinkle est une femelle, comme le révèle une biopsie prélevée en 1993, et l’équipe du MICS l’a rencontrée en 2003 accompagnée d’un baleineau, une fois dans le secteur de Portneuf-sur-Mer et plusieurs fois dans celui de Matane.
Crinkle est une habituée de l’estuaire maritime et n’a jamais été photographiée le long de la côte nord du golfe ni autour de la péninsule gaspésienne. En 2000, elle avait passé tout un mois entre Pointe-au-Boisvert et Les Bergeronnes.