Les baleines au microscope
Tout au long de sa carrière en biologie de la faune, Lena Measures a étudié les invertébrés aquatiques, les poissons, les lapins, les marmottes, les chauves-souris et bien d’autres animaux avant d’en arriver aux mammifères marins. En fait, ce sont les petites “bestioles” qui la passionnent : quand elle étudie un animal, c’est aux parasites, virus et bactéries qui l’infestent qu’elle s’intéresse. La parasitologie est un champ d’études fascinant permettant d’intégrer une foule de connaissances en différents domaines, dont le comportement animal, l’écologie, la physiologie, la taxonomie, la pathologie, l’immunologie et l’évolution.
Cette Montréalaise d’origine possède une solide formation universitaire (baccalauréat de 1976 à 1979, maîtrise et doctorat à l’université de Guelph de 1980 à 1987, et post-doctorat à l’université d’Alberta de 1988 à 1989). Chercheuse à l’Institut Maurice-Lamontagne depuis 1989, elle se concentre aujourd’hui sur le milieu marin, et particulièrement sur les phoques et les baleines. On connaît encore très peu les agents pathogènes des mammifères marins, surtout des baleines. Lena Measures est donc l’une des rares scientifiques qui font avancer ce domaine de recherche. Elle chapeaute également le programme d’échantillonnage systématique des carcasses de bélugas jusqu’en 2017.
Elle travaille à la fois sur le terrain et en laboratoire. Au laboratoire, elle peut par exemple identifier des parasites recueillis sur un mammifère marin. Sur le terrain, elle peut par exemple récolter des échantillons sur une carcasse de mammifère marin échouée. Voilà une tâche où il faut avoir le coeur solide! Elle nous assure qu’on s’y habitue, surtout qu’il s’agit d’un travail motivant et important. Elle trouve tout de même agréable de prendre le large de temps en temps et d’observer les mammifères marins de plus loin… mais vivants!
Lena Measures n’est plus active dans le domaine et a pris une retraite bien méritée.