Fasciné par les questions environnementales et l’impact de l’humain sur son environnement, Jonathan Verreault amorce ses réflexions dès son plus jeune âge. Dans le cadre d’un devoir scolaire, il s’interroge sur la pollution liée aux déversements d’eaux usées. Il ne s’en doute pas encore à cette époque, mais ce projet sera la genèse du travail de toute une vie.
Attiré par le Grand Nord et ses écosystèmes, il débute ses études en 1997 à l’Université de Tromsø en Norvège. Il s’intéresse alors au monde marin, à sa biologie et surtout aux polluants insinués dans ce milieu. Il poursuit une maitrise en toxicologie environnementale avec pour sujet d’étude le goéland bourgmestre puis un doctorat dans le même domaine. Après plus de 10 années passées dans le nord de la Norvège (dont l’Arctique), Jonathan Verreault retourne au Canada et poursuit un postdoctorat à l’Université Carleton à Ottawa en chimie environnementale où il a également travaillé sur l’ours polaire. Au cours de ses études, il jongle entre les mammifères et les oiseaux en gardant comme pierre angulaire de ses recherches l’écotoxicologie. Plus exactement, il s’intéresse aux effets et devenirs des contaminants dans l’organisme, à leur transfert dans la chaine trophique et, à une plus large échelle, à leur impact sur la santé des espèces.
Il étudie désormais les contaminants émergents introduits dans notre quotidien suite au bannissement des polybromodiphényléthers (PBDE). Face au manque d’information concernant ces nouvelles substances, il en fait sa spécialité. Il concentre son attention sur les retardateurs de flamme halogénés (RFH), substances retrouvées dans de nombreux objets de consommation dont certains meubles rembourrés, matériels électroniques, plastiques, etc., et dont les effets sur l’environnement et les organismes sont encore sous-documentés. Ses travaux servent à la fois la recherche fondamentale, mais constituent également de précieux outils de conseil auprès des gouvernements.
Aujourd’hui titulaire de la chaire de recherche du Canada en toxicologie comparée des espèces aviaires, Jonathan Verreault a laissé le Nord derrière lui pour se consacrer aux espèces du bassin du Saint-Laurent. À la tête de nombreux projets et professeur agrégé à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), il a récemment entamé une collaboration avec le GREMM visant à comprendre l’impact des retardateurs de flamme sur le microbiote cutané des bélugas, un projet pionnier dans ce domaine qui en est encore à ses balbutiements.
Au travers de ses recherches, Jonathan Verreault cherche finalement à mieux comprendre et décrire cette grande ère dans laquelle nous venons d’entrer, celle de l’Anthropocène, afin de mieux protéger l’environnement des perturbations humaines.