Le Japon et les pays pro-chasse ont empêché le vote sur la création d’un sanctuaire pour les cétacés dans l’Atlantique Sud, et des discussions prévues sur la conservation n’ont pas eu lieu. Une résolution pour plus de transparence dans le fonctionnement de la CBI a été adoptée. Deux associations jugent abusive l’exportation islandaise des rorquals communs vers le Japon.
Du 11 au 14 juillet 2011, les 89 pays membres de la Commission Baleinière Internationale (CBI) se sont réunis à Jersey. Les pays chasseurs, avec le Japon en tête, se sont encore affrontés avec ceux qui défendent la protection des cétacés et qui rêvent de voir la CBI devenir un organe de leur conservation. Les pays chasseurs ont refusé de prendre part au vote concernant la création d’un sanctuaire en Atlantique Sud. Rappelons que la CBI a été créée en 1946 afin d’assurer la conservation des populations et le développement durable de l’industrie baleinière.
Dans un premier temps, seulement cinq pays chasseurs étaient opposés à la proposition du sanctuaire. Les délégations des pays pro-chasse, notamment japonaise, russe, norvégienne, islandaise, africaine et caribéenne ont subitement quitté la salle au cours de la dernière journée et laissé ainsi une assemblée avec un quorum insuffisant pour procéder au vote, profitant d’une lacune dans le règlement de la CBI. La question du sanctuaire, lancée en 1998 et portée par le Brésil et l’Argentine, a été régulièrement soumise à l’approbation de la CBI depuis 2001. Elle a une portée plus symbolique qu’effective en raison du moratoire international instauré par les pays-membres de la CBI en 1982. La proposition a été reportée à la prochaine réunion qui se tiendra à Panama en 2012.
Une résolution pour plus de transparence, adoptée par consensus
La CBI a adopté une résolution proposant de modifier la façon dont les pays membres règlent leur cotisation afin de lutter contre les soupçons de corruption. Avec cette résolution, de nombreux observateurs la considèrent comme un moyen d’empêcher le Japon de régler les cotisations de certains petits pays pour s’assurer de leur soutien en contrepartie d’avantages attribués dans d’autres secteurs socio-économiques.
Après l’adoption de cette résolution, la plupart des organisations non gouvernementales ont cependant regretté que les délégués aient passé la majeure partie de la dernière journée derrière des portes closes et que la réunion plénière se soit terminée sans que des sujets à l’ordre du jour concernant la protection des cétacés et les menaces environnementales aient pu être abordés.
Ce texte modifie aussi certaines procédures de la CBI pour tenter de rendre son fonctionnement plus transparent. Deux associations internationales, la Société de conservation des baleines et des dauphins (WDCS) et l’Agence environnementale d’investigation (EIA), accusent l’Islande de développer ses exportations de rorquals communs vers le Japon et de créer le commerce d’une espèce considérée comme menacée, dans une enquête rendue publique en marge de la session annuelle de la CBI. Ces exportations ne sont pas illégales, mais constituent un « abus » des règles encadrant le commerce des espèces menacées (Cites). Depuis 2008, l’enquête indique que les navires islandais ont capturé « 273 rorquals communs », dont la quasi-totalité a été exportée vers le Japon.[AFP, Univers Nature]
Pour en savoir plus:
Sur le site de l’AFP : Commission baleinière internationale, le long chemin vers la protection des cétacés