Boomerang

Rorqual commun

ligne décoration
  • Numéro d’identification

    Bp060

  • Sexe

    Femelle

  • Naissance

    Inconnue

  • Connu depuis

    1990

Ses traits distinctifs

Souvent observée à l’écart des autres rorquals communs, cette femelle est reconnaissable par la configuration de la partie arrière de sa nageoire dorsale en forme de boomerang. C’est d’ailleurs ce trait distinctif qui lui a valu son nom. Depuis 2011, une légère encoche supplémentaire située à la pointe de cette nageoire facilite son identification. Boomerang fréquente en outre régulièrement l’estuaire pendant l’été depuis plus de 20 ans.

Pour procéder à son identification par appariement de photos — celles prises sur l’eau et celles du catalogue —, les chercheurs portent leur attention sur son chevron droit, et plus précisément sur l’ensemble de lignes et de dessins situé à l’arrière de la tête.

Son histoire

À l’instar de rorquals communs comme Capitaine crochet, Newkie Brown ou U2, Boomerang appartient à la population de l’Atlantique Nord, laquelle est reconnue pour effectuer de courtes migrations entre ses aires d’alimentation et d’hivernage. Aujourd’hui encore, on se demande où ces baleines passent l’hiver. En effet, s’il est admis qu’elles rejoignent des eaux plus chaudes dans l’Atlantique Nord pour s’y reproduire et mettre bas, l’aire précise de leur distribution hivernale reste toutefois à déterminer. Comme ses comparses, Boomerang vient dans les eaux froides et riches du Saint-Laurent pour se nourrir de krill ou de petits poissons qui vivent en bancs (harengs, capelans). Elle chasse parfois en surface et effectue des manœuvres en cercle et demi-cercle pour piéger et capturer ses proies. Lorsqu’elle exécute ce type de manœuvres, elle roule son corps sur le côté, la plupart du temps sur le côté droit.

En 1990, elle a été vue avec un baleineau. En l’absence de biopsie et étant donné le peu de fois où elle a été vue en compagnie de ce jeune, on ne peut confirmer si elle en était la génitrice.

Historique des observations dans l’estuaire

1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020

Années pendant lesquelles l’animal n’a pas été observé Années pendant lesquelles l’animal a été observé

Dernières nouvelles issues des publications Portrait de baleines

Cela fait trois décennies que Boomerang fréquente l’estuaire du Saint-Laurent. Inscrite au catalogue en 1990, cette femelle rorqual commun pourrait avoir une quarantaine d’années… comme elle pourrait en avoir soixante ou bien plus encore ! Le plus vieux rorqual commun connu a été capturé à l’âge de 140 ans, et la longévité de l’espèce est estimée à 80 ou 100 ans.

En 30 ans de photo-identification, Boomerang a manqué à l’appel seulement dix fois, elle reste donc visiblement très attachée à cette zone d’alimentation estivale. Pourtant, on note des plages de plusieurs années d’affilée où elle n’a pas été observée. « J’ai de la misère à penser qu’on ne l’a pas vue alors qu’elle était présente, souligne Timothée Perrero, assistant de recherche au GREMM. Il y a des périodes où elle semble ne plus venir ». Pourquoi, et où va-t-elle ? Les chercheurs aimeraient bien le savoir ! Les déplacements de ces géants sont très mal connus, on ne sait même pas dans quelles eaux probablement plus chaudes les rorquals communs de l’estuaire comme Ti-Croche, Caïman ou Boomerang vont passer l’hiver. Heureusement, Boomerang finit toujours par repointer le bout de sa dorsale.

Mais ce n’est pas parce qu’elle revient toujours à la même place qu’elle a été surnommée Boomerang. Son surnom lui vient de la forme de sa nageoire dorsale, qui la rend assez facilement reconnaissable, surtout associée à son chevron clair bien dessiné du côté droit de la tête.

La Norvège et le Japon seront les deux seuls pays à effectuer de la chasse commerciale à la baleine en 2019. Boomerang pourrait-elle être chassée par les Norvégiens? Les rorquals communs qui visitent l’estuaire du Saint-Laurent font partie de la population de l’Atlantique Nord, la même que celle chassée en Norvège. Toutefois, des distinctions génétiques différencient les rorquals communs de l’Atlantique Nord-Ouest et de l’Atlantique Nord-Est. La majorité des individus ne traversent donc probablement que rarement l’océan d’est en ouest. Peu de chances, donc, que Boomerang soit servie dans une assiette à Oslo.

Boomerang, connue aussi sous le numéro d’identification Bp060, est observée dans le secteur du parc marin du Saguenay–Saint-Laurent depuis le mois de septembre. Cette femelle est reconnaissable par la configuration de la partie arrière de sa nageoire dorsale en forme de boomerang. Une encoche en forme de demi-cercle se trouve à la base de sa nageoire dorsale et, depuis 2011, une légère encoche supplémentaire située à la pointe de cette nageoire facilite son identification. Boomerang fréquente régulièrement l’estuaire pendant l’été depuis plus de 20 ans. Pour procéder à son identification par appariement de photos — celles prises sur l’eau et celles du catalogue —, les chercheurs portent leur attention sur son chevron droit, et plus précisément sur l’ensemble de lignes et de dessins situés à l’arrière de la tête.

Les rorquals communs et les rorquals bleus qui visitent l’estuaire se nourrissent principalement de krill. De 2007 à 2017, un hydrophone ancré en aval des Escoumins a enregistré les vocalisations en infrasons de ces deux espèces de rorquals ainsi que la concentration de krill présente. Les chercheurs Yvan Simard et Nathalie Roy de Pêches et Océans Canada ont fait paraitre les résultats de ce suivi sur une décennie dans la revue Le Naturaliste canadien, à l’occasion du 20e anniversaire du parc marin du Saguenay–Saint-Laurent. Grâce à ces données couvrant toute l’année, tous les jours, beau temps, mauvais temps, les deux chercheurs ont pu observer que la présence des rorquals communs et rorquals bleus est relativement stable à travers les années, et que les individus semblent visiter le parc en plus grande concentration à l’automne. L’hiver, ou plutôt dès que la glace se forme, on assiste à une absence quasi complète des rorquals communs et des rorquals bleus. Sans surprise pour les observateurs sur l’eau, les rorquals communs tendent à avoir une présence plus longue et plus forte que les rorquals bleus. Des variabilités interannuelles peuvent être distinguées pour les deux espèces, et pour le moment, il ne semble pas se dessiner de corrélation entre la présence des espèces et celle du krill. En effet, la présence du krill est élevée, et en moyenne, la biomasse de krill a été plus forte pendant l’hiver, tandis que les rorquals étaient absents. Toutefois, la concentration de krill subit des fluctuations importantes sur de courtes périodes, et n’a pas de lien fort avec les marées semi-mensuelles. À noter qu’il et possible que les liens entre les concentrations de krill et de rorquals soient difficiles à tisser, étant donné que la détection des infrasons se fait sur un vaste territoire et que celle du krill concerne un périmètre restreint.

C’est du côté des bateliers qu’on a entendu pour une première fois le nom du rorqual commun Boomerang cette saison. Souvent observée à l’écart des autres rorquals communs, cette femelle est reconnaissable par la forme de la partie arrière de sa nageoire dorsale, en forme de boomerang, alors qu’une entaille y est également visible. Boomerang, une régulière de l’estuaire depuis près de vingt ans, est de retour de ses quartiers d’hiver dans les latitudes plus basses de l’Atlantique Nord où la reproduction a lieu. Toutefois, ces aires d’hivernage sont toujours peu connues, car les rorquals communs n’effectuent pas de grands rassemblements contrairement aux rorquals à bosse.

Les rorquals communs qui rejoignent l’estuaire du Saint-Laurent, tel Newkie BrownCapitaine Crochet ou U2, appartiennent à la population de l’Atlantique Nord. Mais, sont-ils liés génétiquement à ceux retrouvés aux quatre coins de l’Atlantique Nord? Des chercheurs intrigués par la question ont prélevé plusieurs échantillons de peau, des biopsies, sur des rorquals communs dans six aires d’alimentation de cette portion de l’Atlantique. Le constat : il existe bel et bien des différences génétiques entre les rorquals communs de l’Atlantique Nord-Ouest, Nord-Est et ceux la Méditerranée. Ces résultats appuient donc l’hypothèse avancée au début du siècle par les biologistes qui étudiaient les animaux tués par les baleiniers. Ils soutenaient que les rorquals communs de l’Atlantique Nord se distribuent en plusieurs sous-populations qui effectuent de courtes migrations entre leurs aires d’alimentation et d’hivernage. Ces migrations favoriseraient des échanges entre sous-populations voisines.

Avec le gras prélevé lors d’une biopsie, il est possible de déceler les contaminants ou de connaître les proies ingérées; avec l’ADN, les liens de parenté et le sexe sont dévoilés. Les biopsies prélevées jusqu’à maintenant ont révélé que le troupeau de rorquals communs de l’estuaire est composé à parts égales de mâles et de femelles.