Selon la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), ce serait le vaquita. Ce marsouin vit exclusivement dans la partie nord du golfe de Californie, à l’ouest du Mexique. À l’heure actuelle, il reste environ 30 individus, tous extrêmement menacés par les prises accidentelles dans les filets de pêche. Les recensements indiquent qu’environ 30 individus sont trouvés morts empêtrés chaque année. À ce rythme, les experts craignent que ce marsouin disparaisse dès 2022. Un plan d’urgence, piloté par le gouvernement mexicain et soutenu par un consortium d’experts internationaux, vient d’être lancé pour tenter de sauver in extremis ce petit cétacé. Les actions prévues incluent la relocalisation des vaquitas dans des sanctuaires ou de vastes enclos flottants pour leur offrir une chance de survie et de reproduction, le bannissement total des filets maillants, le renforcement de la surveillance contre la pêche illégale et le développement de mesures alternatives pour poursuivre la pêche, l’unique moteur socio-économique de cette région. Selon le Center for Biological Diversity, le Turtle Island Restoration Network et le Natural Resources Defense Council, plus de 650 000 baleines, dauphins et autres mammifères marins, sont pris accidentellement dans les engins de pêche commerciale chaque année et le vaquita en est l’exemple le plus criant.

Plus près de chez nous, les habitudes côtières du marsouin commun et nos méthodes de pêche n’ont pas toujours fait bon ménage. Au début des années 1990, des milliers de prises accidentelles dans des filets ont fait craindre pour sa survie. Depuis, les mortalités ont diminué avec l’instauration de nouvelles mesures de contrôle des pêches, mais le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) considère tout de même que les prises accidentelles sont toujours un facteur potentiellement limitant pour cette population. Son statut est celui de « préoccupant » depuis 2003.

Même les grandes baleines ne sont pas à l’abri des prises accidentelles, comme en témoigne la baleine noire de l’Atlantique Nord. Cette espèce a été presque exterminée par la chasse à la fin des années 1800. Aujourd’hui, la baleine noire est en voie de disparition. En 2014, on comptait 526 individus, et les prises accidentelles dans les engins de pêche constituent la seconde cause de mortalités après les collisions.

Les baleines en questions - 3/2/2017

Marie-Sophie Giroux

Marie-Sophie Giroux s’est jointe au GREMM en 2005 et y a travaillé jusqu’en 2018. Elle détient un baccalauréat en biologie marine et un diplôme en Éco-conseil. Chef naturaliste, elle supervise et coordonne l’équipe qui travaille au Centre d’interprétation des mammifères marins et rédige pour Baleines en direct et Portrait de baleines. Aux visiteurs du CIMM ou aux lecteurs, elle adore « raconter des histoires de baleines ».

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