Les carcasses présentent une grande valeur scientifique. Leurs analyses permettent de faire un meilleur portrait de l´état et de la biologie des mammifères marins. Avec l’étude des carcasses, on peut identifier l´espèce, le sexe de l´animal et enregistrer sa taille; des prélèvements (peau, gras, muscles et fanons) et des photos peuvent être recueillis et acheminés aux chercheurs intéressés à en savoir plus sur la biologie, l´alimentation, la toxicologie, la pathologie.

Dans le Saint-Laurent, un programme de récupération de carcasse de bélugas existe depuis 1982. Lorsque la carcasse est en bon état et accessible, elle est acheminée à la Faculté de médecine vétérinaire de l´Université de Montréal pour une nécropsie complète. La nécropsie permet d´en apprendre sur les causes de décès. Si la carcasse est en état de décomposition trop avancée pour être transportable, ou si on ne parvient pas à y accéder avec un véhicule, une équipe prendra des mesures et des échantillons sur place. Le prélèvement de dents permet aussi de déterminer l’âge de l’animal, à partir du nombre de couches de croissance trouvées à l’intérieur de celles-ci. Ce programme de santé et de pathologie, qui se déroule depuis plus de 30 ans, est le plus long au monde pour une espèce de mammifère marin.

Certains chercheurs souhaitent également recueillir des échantillons et des données sur les rorquals et les espèces rares. Une équipe se rend alors sur place et une nécropsie est pratiquée sur place ou en laboratoire. Par exemple, à partir des fanons, il est possible de connaître le régime alimentaire des rorquals et son évolution dans le temps.

Pour les autres espèces, il n´existe pas de programme scientifique systématique. Idéalement, chaque carcasse trouvée devrait être analysée en profondeur afin d’en savoir plus sur les causes de décès, mais ces interventions dépendent des équipes et des budgets disponibles. Les chercheurs échantillonneront ou récupèreront ces carcasses de façon opportuniste.

Pour en savoir plus:

Sur le communiqué de presse Mammifères marins morts ou en difficulté: 1-877-7baleine

Sur le Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins

Articles à propos de carcasses retrouvées sur les rives du Saint-Laurent (archives)

Les baleines en questions - 3/5/2012

Équipe du GREMM

Dirigée par Robert Michaud, directeur scientifique, l’équipe de recherche du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM) étudie en mer les bélugas du Saint-Laurent et les grands rorquals (rorqual à bosse, rorqual bleu et rorqual commun). Le Bleuvet et le BpJAM quittent chaque matin le port de Tadoussac pour récolter de précieuses informations sur la vie des baleines de l’estuaire du Saint-Laurent.

Articles recommandés

Que signifient les prouesses des rorquals à bosse?

Les rorquals à bosse sont particulièrement impressionnants à admirer : montrant la nageoire caudale en plongeant, sautant hors de l’eau…

|Les baleines en questions 29/2/2024

Pourquoi les rorquals à bosse interagissent parfois avec les algues?

Dans une immensité bleue et mouvante, une silhouette longue et élancée s’élève doucement à la surface de l’eau. Une traine…

|Les baleines en questions 9/1/2024

Pourquoi les rorquals à bosse nuisent-ils à la prédation des épaulards?

Un comportement rare qui reste sans explication Bertie Gregory, explorateur pour le National Geographic, a assisté récemment à un épisode…

|Les baleines en questions 7/12/2023