Des lignes directrices adoptées par l’IMO concernent surtout la conception et la construction des nouveaux navires. Ceux déjà en fonction peuvent devenir moins bruyants par l’ajout d’éléments, de dispositifs et de la maintenance.

Le comité pour la protection de l’environnement marin, The Marine Environment Protection Committee (MEPC), de l’International Maritime Organization (IMO) a tenu sa 66e rencontre annuelle à Londres du 31 mars au 4 avril 2014. Parmi d’autres travaux, il a adopté et rédigé des lignes de conduite à l’attention de la marine marchande pour réduire le bruit sous-marin généré par les navires commerciaux, reconnaissant que cette nuisance sonore a des impacts à court et long terme sur la vie marine, et particulièrement sur les mammifères marins.

Des cibles à atteindre, sur une base volontaire

Depuis quelques années, la communauté internationale reconnaît que cette nuisance sonore représente une part significative du bruit ambiant causé par les activités humaines sous la surface des océans. Les travaux du comité de l’IMO s’inscrivent dans l’atteinte des cibles de réduction du bruit fixées lors du 2008 Hamburg International Workshop on Shipping Noise and Marine Mammals: réduire les niveaux des émissions sonores du trafic commercial de 3dB en 10 ans dans la gamme de fréquences comprises entre 10 et 300 Hz et de 10 dB d’ici 30 ans.

Ces lignes directrices peuvent être adoptées, sur une base volontaire, par tous les types de navires commerciaux. Elles ne s’adressent pas aux navires militaires et n’entrent pas dans les considérations liées à l’utilisation de sonars actifs ou lors d’activités de levés sismiques. Avec l’objectif de délivrer des conseils généraux aux architectes et aux constructeurs navals, ainsi qu’aux gestionnaires d’opérations maritimes, elles se concentrent sur la conception et la construction des coques des nouveaux navires, de leurs hélices, de leurs moteurs et de leur machinerie (pompes, ventilations, compresseurs, génératrices, etc.).

De l’étrave à l’hélice

Le bruit causé par le passage de la coque dans l’eau représente une part peu importante de la nuisance sonore créée par le navire. Toutefois, la forme de la coque a un impact direct sur les filets d’eau qui se propagent vers l’hélice. La coque et l’hélice doivent être bien adaptées l’une à l’autre, du point de vue de leur forme et de leur conception, afin de réduire la cavitation. La cavitation correspond à la formation locale de bulles de vapeur dans l’eau à proximité de l’hélice, créées par son action mécanique, sans élévation de la température de l’eau. Quand les bulles implosent, elles génèrent des ondes de basses fréquences qui se propagent sur de longues distances dans l’environnement marin. Ces ondes peuvent avoir un impact nuisible sur le comportement et la physiologie des mammifères marins et de certains organismes marins.

Pour les navires déjà en fonction, des aménagements technologiques sont également proposés pour les hélices et les moteurs. Par exemple, les vibrations des moteurs et de la machinerie peuvent être réduites par des isolants installés au niveau des supports et des transmissions.

En ce qui concerne la maintenance, le document rappelle que la propreté des coques et la qualité de la peinture antisalissure (qui empêche les organismes aquatiques de se fixer sur la coque) diminuent fortement la cavitation au niveau de l’hélice et la propagation des ondes sonores. La propreté et le polissage des hélices contribuent à faire diminuer la cavitation.

La prochaine phase des travaux du comité de l’IMO portera sur la classification des navires et la certification verte des sociétés et des ports. La recherche sera nécessaire en ce qui concerne la création de standards d’émissions sonores pour les navires commerciaux et les moyens déployés à meilleurs coûts pour les rendre moins bruyants.

Sources:
Sur le site de l’International Maritime Organization (en anglais seulement):

Pour en savoir plus:

Actualité - 10/4/2014

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