Cette semaine en Gaspésie débute l’une des premières phases d’un nouveau projet de recherche qui se déroulera sur trois ans. L’objectif principal: comprendre la variabilité naturelle de la quantité et de la qualité du krill dans le Saint-Laurent. Un morceau important de ce casse-tête est de bien comprendre le volet « consommation » du krill: qui a besoin de krill et en quelle quantité dans l’écosystème du Saint-Laurent? Les mammifères marins, en particulier le rorqual bleu et le rorqual commun, seront évidemment sous la loupe, car ces géants fragiles dépendent du krill pour 40 à 100% de leurs besoins alimentaires.

Cette première mission se déroulera du 12 au 28 mai. Le Frederick G. Creed, un navire de la Garde côtière canadienne spécialement équipée pour la recherche scientifique, accueillera l’équipe du chercheur Ian McQuinn (Institut Maurice-Lamontagne, Pêches et Océans Canada, IML-MPO): il effectuera des quadrillages afin de décrire les quantités de krill et autres proies présentes dans le secteur. En parallèle, une équipe dirigée par Véronique Lesage, également de l’IML-MPO, tentera de poser des balises télémétriques sur les « consommateurs » de ces proies, soit des rorquals bleus, communs ou à bosse. Ces balises permettront de suivre en détail le comportement de la baleine marquée, afin de documenter son utilisation de la nourriture repérée par l’équipe à bord du Frederick G. Creed.

Les chercheurs espèrent ainsi mieux comprendre les caractéristiques clés qui font qu’un « garde-manger » devient intéressant pour chaque espèce de baleine. En effet, la profondeur, la densité et la quantité de proies disponibles peuvent rendre une source de nourriture plus ou moins « rentable » pour ces géants dont le mode d’alimentation est assez coûteux en énergie. Mieux comprendre ce qui motive les choix et préférences des baleines dans leur comportement d’alimentation est donc crucial.

Ce projet est le fruit d’une collaboration de plusieurs chercheurs universitaires (UQAR, Dalhousie, Standford et Laval), gouvernementaux (Pêches et Océans Canada et Parcs Canada) et non-gouvernementaux (GREMM), appuyés financièrement par le Conseil de recherche en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) et Neptune Technologies et Bioressources, une entreprise spécialisée dans les produits dérivés du krill. Il permettra la formation de quatre étudiants au doctorat et trois à la maîtrise.

On souhaite bonne chance aux équipes, afin que la météo soit favorable et les baleines, au rendez-vous!

CARNETS DE TERRAIN

Michel Moisan, technicien senior et responsable des opérations en mer pour le GREMM, accompagne l’équipe de l’IML-MPO pour cette mission. Voici ses récits et images:

Actualité - 10/5/2014

Christine Gilliet

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