Par Christine Gilliet

Placée sous le thème « L’heure de l’action! », cette 10e conférence a regroupé du 9 au 14 juin 2012 à Rimouski plus de 200 personnes. Des citoyens, élus, gestionnaires et représentants gouvernementaux, scientifiques et universitaires ont échangé leurs connaissances et exprimé leurs préoccupations, ainsi que leur vision de l’avenir sur les zones côtières et les océans.

Le ministère Pêches et Océans Canada et l´Université du Québec à Rimouski (UQAR) ont été les hôtes de cette conférence bisannuelle organisée par l´Association Zone Côtière Canada, pendant laquelle un Forum des jeunes et des citoyens s’est tenu pendant deux jours avant le colloque. Avec des invités de différents milieux, une trentaine de citoyens ont débattu sur les enjeux de la vie en zone côtière, tels que l’érosion des berges, la gestion de l’eau sous tous ses aspects, les Grands Lacs et le Saint-Laurent. Ils ont été invités à élaborer leur vision de l’avenir de la zone côtière qu’ils habitent, à partir de leur désir d’occuper ce territoire tout en évoquant les problématiques liées à l’emploi, au développement socioéconomique et au développement durable.

À l’issue de ces échanges, ces citoyens ont rédigé une déclaration qui a été partagée lors de la séance plénière du lendemain qui a ouvert le colloque. « C’est un message clair adressé à la communauté scientifique, aux gestionnaires, scientifiques, représentants des différents paliers gouvernementaux et des ONG, sur les enjeux, les préoccupations et la motivation à vivre sur ce territoire », commente Steve Plante, coprésident du comité scientifique de la conférence et professeur en développement régional, social et territorial à l’UQAR. « Il reflète la passion de ceux qui vivent et travaillent ici, en zone côtière. Ces gens veulent trouver des solutions et être impliqués dans les mécanismes de décision ».

Les grands thèmes du colloque

Lors du colloque, qui a regroupé quelque 220 conférenciers et participants canadiens et étrangers, des plénières et de nombreux ateliers se sont tenus autour de quatre grands thèmes. Pour le premier, faire face et s’adapter aux risques océaniques et côtiers dans la perspective d’un développement territorial durable, les échanges ont concerné l ‘accompagnement des communautés aux prises avec les changements climatiques (érosion et submersion des côtes), le modèle d’évaluation des risques dans le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent (PMSSL), la vulnérabilité de la pêche et de l’aquaculture, et le projet d’exploitation des hydrocarbures dans le golfe du Saint-Laurent.

Avec le thème sur le partage des espaces et des ressources naturelles, plusieurs conférences ont porté sur la distribution et la répartition du krill dans l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent, sur les différents modèles numériques permettant la collecte des données, sur les habitats des espèces marines et les aires marines protégées.

Le troisième thème, la gestion et la coordination des activités et des usages, a permis de discuter, entre autres, de gestion intégrée de la zone côtière et de l’eau, de gestion concertée, de cogestion, de résolution des conflits d’usage et du développement et de l’utilisation des connaissances scientifiques dans ces approches. Une présentation a porté sur les leçons apprises dans les activités en mer dans le PMSSL, connu pour être un des meilleurs endroits au monde pour observer les mammifères marins en mer ou de la rive, ainsi que sur les moyens innovateurs mis en place afin de rehausser la protection des écosystèmes tout en permettant la pratique durable des diverses activités maritimes.

Les aires marines protégées, leurs réseaux et leur jumelage entre pays ont largement été évoqués dans le cadre du quatrième thème, protéger le patrimoine collectif mondial : connaître, accepter et en négocier les termes.

La Loi C-38 fait des vagues

Cette conférence s’est déroulée quelques jours après l’adoption de la loi budgétaire fédérale C-38 qui officialise le retrait du Canada du protocole du Kyoto, modifie la Loi sur les pêches et celle sur les opérations pétrolières, et qui accélère le processus des évaluations environnementales. Cette loi aura aussi des répercussions sur l’emploi dans les régions où l’économie saisonnière est prédominante, notamment par les changements dans l’accès au régime d ‘assurance-emploi des travailleurs saisonniers.

À travers les échanges entre les participants, les préoccupations au sujet de l’application de cette loi omnibus ont circulé dans tous les couloirs. « Dans la déclaration que nous sommes en train de rédiger, il est dit que nous avons des préoccupations et de très graves inquiétudes, même si nous ne connaissons pas encore les conséquences de l ‘application de cette loi », indique Steve Plante.

En savoir plus

Sur le site de Conférence Zone côtière Canada 2012

Actualité - 21/6/2012

Collaboration Spéciale

Articles recommandés

Meredith Sherrill : un exemple de ténacité pour travailler avec les baleines!

Pour travailler sur les baleines, son parcours s’est tracé entre la Californie, le Michigan, l'Écosse, pour finalement l'amener au Québec!…

|Actualité 7/3/2024

La réduction de vitesse en présence de baleines fait ses preuves

Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi des limites de vitesse sont imposées dans certains secteurs de navigation? Une partie de la…

|Actualité 29/2/2024

L’encourageante histoire écologique de la baleine grise

Chacune à leur façon, toutes les espèces de notre planète doivent composer avec les conséquences de l’action humaine, traçant ainsi,…

|Actualité 22/2/2024