Rappelons qu’à l’issue de la 62e réunion annuelle de la Commission baleinière internationale (CBI) du 21 au 25 juin à Agadir, les revendications des pays chasseurs pour la levée du moratoire contre des quotas limités de chasse commerciale n’ont pas abouti cette année. Le Japon, l’Islande et la Norvège conduisent d’intenses recherches sur l’utilisation de produits dérivés des cétacés à des fins alimentaires et pharmaceutiques.

Des quotas de chasse de subsistance ont été attribués au Groenland pour deux ans. Les communautés groenlandaises pourront ajouter neuf rorquals à bosse à leur chasse de petits rorquals (quota de 212 prises) et de dix rorquals communs. L’accord de la CBI a été âprement négocié par le Danemark qui, par compromis, réduit ses prises de 19 rorquals communs à 10. Si le comité scientifique de la CBI considère que le stock des baleines à bosse peut supporter ces prélèvements, de nombreux experts estiment que l’apparent rétablissement de certaines populations est dû à l’absence de pression de chasse et ceci grâce au moratoire en vigueur depuis 24 ans. Ils ont appelé les pays réunis à recentrer leurs efforts sur la conservation.

Des cachalots contaminés par les métaux lourds

Le comité scientifique de la CBI a le mandat d’étudier les populations, par région et par espèce, ainsi que les menaces qui les affectent en dehors de la chasse. La délégation des chercheurs états-uniens rapporte la découverte de concentrations alarmantes de métaux lourds dans les tissus de 955 cachalots échantillonnés en cinq ans. Loin de leur lieu d’émission, cadmium, aluminium, chrome, plomb, argent, mercure et titane sont présents de l’Arctique à l’équateur, dans les grandes profondeurs. Selon ces chercheurs, un taux aussi important de ces polluants n’a jamais été découvert à ce jour chez des mammifères marins et représente une grande menace pour la chaîne alimentaire et les humains.

Nombreuses mortalités chez les baleines franches australes

Les observations de biologistes argentins font état d’une mortalité exceptionnelle chez les baleines franches ou baleines noires de la péninsule de Valdez. Depuis 2003, 335 individus se sont échoués sur les plages de la région, dans une proportion de plus de 90 % de baleineaux de moins d’un an. C’est une zone de reproduction pour ces baleines franches australes. Parmi leurs hypothèses, les chercheurs retiennent un manque de nourriture disponible pour les femelles adultes, la présence d’une toxine ou d’un virus. Mais, le rapport mentionne la présence de nombreux goélands qui picorent le dos des baleineaux en surface, particulièrement vulnérables, créant des lésions propices à l’introduction de virus ou de polluants. La CBI a demandé la mise en place de mesures de gestion des goélands dans cette région, la coopération des acteurs de la recherche et de la conservation pour élucider ces échouages ainsi que la poursuite des observations aériennes de ces populations de cétacés.[AFP, Le Monde, Cyberpresse, Nouvel Obs]

En savior plus

Sur le site de l’AFP : CBI : après 3 ans d’efforts, le Groenland peut chasser la baleine à bosse
Sur le site du Monde : 200 experts appellent à protéger le moratoire sur la baleine
Sur le site de Cyberpresse : La baleine à table et dans l’armoire à pharmacie
La chasse à la baleine

Actualité - 18/7/2010

Christine Gilliet

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