Nikamun

Béluga

ligne décoration

Adopté par Project Red Alert, Tadoussac

  • Numéro d’identification

    DL0269

  • Sexe

    Présumé mâle

  • Naissance

    Vers 1980

  • Connu depuis

    1993

Ses traits distinctifs

Il faut scruter avec attention les petits détails de sa crête dorsale pour reconnaître Nikamun du flanc gauche. La tache est beaucoup plus facile à voir côté droit grâce à cette superposition de lignes grises sous la crête.

Son histoire

La première fois que Nikamun est photographié, en 1993, c’est un jeune béluga gris pâle. Il devient blanc autour de 1995. Le changement de couleur chez les bélugas, soit le passage du gris au blanc, survient entre l’âge de 12 à 16 ans. Nikamun est donc vers 1980.

En été, Nikamun est habituellement observé dans la portion nord de l’estuaire, entre Tadoussac et Les Bergeronnes, ou dans la rivière Saguenay. Il se trouve régulièrement dans des troupeaux composés exclusivement d’adultes mâles.

Sa forte taille, ses habitudes et ses fréquentations suggèrent que Nikamun est un mâle. Il est membre de l’un des deux réseaux de mâles qui utilisent régulièrement le fjord du Saguenay. On connaît un troisième réseau de mâles, les «Downstream boys», qui utilise la même portion de l’estuaire, mais qui évite le Saguenay. Même si leurs territoires se chevauchent, les individus d’un réseau côtoient très peu les mâles des autres réseaux.

À l’intérieur de ces réseaux, les bélugas ont tendance à former des bandes de compagnons stables. Les compagnons les plus réguliers de Nikamun sont DL0370, Jetstream et DL0248, trois mâles que l’on observe souvent dans le Saguenay. Ces associations, qui s’établissent progressivement à l’âge adulte, sont possiblement importantes pour la vie reproductive des bélugas.

La suite de l’histoire de Nikamun nous apprendra beaucoup sur l’évolution de la vie sociale des bélugas. C’est en comprenant comment vivent les bélugas que nous serons en mesure de mieux les protéger.

Observé régulièrement avec...

Historique des observations dans l’estuaire

1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019

Années pendant lesquelles l’animal n’a pas été observé Années pendant lesquelles l’animal a été observé

Dernières nouvelles

À bord du BpJAM, le pneumatique de recherche du GREMM, nous partons de Tadoussac à la recherche des bélugas pour les photographier. Nous descendons le Saint-Laurent vers Les Escoumins. Durant notre route, nous scrutons les alentours à la recherche des dos blancs. C’est finalement à 11h05 que nous repérons enfin un premier troupeau comptant de soixante à quatre-vingts individus. Le troupeau se divise en groupes d’une dizaine d’individus. Il n’y a pratiquement que des bélugas tout blancs, donc des adultes. Nos photos nous permettent d’identifier parmi tout ce beau monde Be-LOU-ga, Nikamun, DL0014 et DL0240, tous des mâles. Be-LOU-ga et Nikamun sont souvent observés au fil des ans ensemble. Les bélugas mâles tendent à former des associations durables. Peut-être que ces relations aident les mâles lors de la reproduction. La suite de nos recherches nous permettra peut-être de trouver la réponse.

Au cours de l’hiver dernier, nos assistants et assistantes de recherche ont commencé l’analyse minutieuse des 13 000 photos recueillies durant l’été 2018. Nous y avons retrouvé la trace de Nikamun au moins une fois. Voici le récit de cette rencontre.

Une petite houle berce le BpJAM au large de Trois-Pistoles. Nous photographions les bélugas et les filmons par drone pour étudier leurs comportements. Un troupeau d’une quinzaine de bélugas se trouve près de nous. Il est divisé en paire adulte-jeune et chaque duo est séparé par quelques mètres. Les duos se rapprochent, se font et se défont, c’est difficile de recenser les animaux. Un autre troupeau d’une quinzaine de bélugas arrive. On compte 10 adultes et 4 gris nageant en formation serrée. Parmi les adultes, nous reconnaissons les mâles Nikamun, DL0370, Mirapakon, DL0248 et Jetstream. La dynamique change, les bélugas deviennent plus actifs et se mélangent. Patiemment, nous apprenons à mieux connaitre Nikamun, ses habitudes et ses fréquentations.

L’été 2016, notre 32e saison en mer avec les bélugas, a encore été riche en rencontres et en surprises. Nous avons, entre autres, revu Nikamun le 30 août, dans un troupeau de mâles. Cette observation appuie l’idée que Nikamun est un mâle. Espérons que les observations futures nous permettront non seulement de confirmer son sexe, mais aussi de découvrir ses compagnons réguliers.

Le 30 août 2016, Nous profitons des belles conditions météo pour aller visiter le secteur aval où l’on rencontre régulièrement des troupeaux de mâles. Nous croisons la route de Nikamun au large de l’île aux Basques. Il se trouve dans un troupeau d’une soixantaine de bélugas, en majorité des adultes mâles et quelques individus gris. Le troupeau est divisé en une dizaine de groupes d’environ six à quinze bélugas. Nous y reconnaissons également les mâles JP, Douxi et DL0370.

Les animaux sont dispersés et très actifs. Certains bélugas sortent la tête en surface, comme pour nous espionner, d’autres crachent de l’eau. Ils nagent de façon dynamique et directionnelle et tout à coup s’arrêtent, plongent et remontent plusieurs fois au même endroit. Ils s’alimentent probablement. La rencontre avec Nikamun est également très riche sur le plan sonore. Nous entendons toutes sortes de vocalises, des grincements de porte, des sifflements et bien d’autres. Le béluga porte bien son surnom de canari des mers!

Nous nous trouvons sur la rive nord dans l’estuaire moyen entre Baie-Saint-Paul et Tadoussac. Nous observons un groupe d’une trentaine d’individus, comprenant des adultes et des jeunes, dont un nouveau-né. Cependant, nous sommes un peu gênés par la brume et il est difficile de bien dénombrer le troupeau. On remarque DL0248 en compagnie d’un autre mâle, Nikamun. Ils nagent près de deux femelles connues, Céline et Annakpok. L’ensemble du troupeau est très actif : les bélugas nagent de façon synchronisée et tout à coup ils arrêtent, plongent et remontent plusieurs fois au même endroit. On ne peut le confirmer, mais c’est probablement des séances d’alimentation. Les conditions de travail sont difficiles : la force du vent et l’augmentation des vagues compliquent la tâche. Nous arrivons néanmoins à prélever deux biopsies sur deux individus.

Le 31 juillet 2013, nous naviguons près de la rive nord du fjord du Saguenay. Nous prenons contact avec un troupeau d’une vingtaine d’individus. Il s’agit surtout de jeunes mâles gris que l’on surnomme les «ados». Nikamun est parmi eux. Plus la matinée passe et plus le troupeau s’agrandit: des mâles adultes, des femelles et deux veaux s’y joignent pour finalement être une quarantaine d’individus.

Nous reconnaissons DL1881, désigné comme un «ado», Yogi, une femelle adulte, DL0516, une jeune femelle, et DL0370 un mâle adulte, compagnon régulier de Nikamun. Le Saguenay est un lieu où s’entrecroisent les sexes et les générations de bélugas l’été: les réseaux de mâles s’entremêlent aux communautés de femelles et les jeunes, dont les nouveau-nés, ainsi qu’aux groupes de jeunes mâles, les «ados».

À bord du Bleuvet, nous sillonnons le Saguenay à la recherche de bélugas à étudier. Nous croisons la route d’un troupeau de vingt-cinq bélugas, composé d’adultes blancs, de jeunes gris et de deux nouveau-nés couleur chocolat au lait. Au début du contact, tous les bélugas sont regroupés en un seul groupe, puis, au bout d’une heure, ils se dispersent en petits groupes de quatre à cinq individus. Nikamun se trouve dans un groupe de six adultes et d’un jeune. L’identification des individus nous permet de constater que le troupeau est mixte. Nous reconnaissons les mâles Vita, DL0197, Jetstream et DL0370. Lorsque la pluie commence à tomber, les animaux s’éloignent et nous rentrons protéger notre matériel.

Le parrain

Project Red Alert, Tadoussac ont adopté Nikamun (2017).

Eric Vernassiere
Pour la protection des bélugas du Saint-Laurent et du fjord du Saguenay, avec toutes nos amitiés !

Gwen Skutezky

The Winnifred Molson Conservation Foundation

Robert Farquharson
Thank you for your amazing contribution to whale research and for elevating Tadoussac to a centre of intellectual excellence in GREMM’s field of study.

John Leggat

Jessie Jamar
À la mémoire de Mariana Jamar

John Molson

Robert Stinson
In support of DLO269.

Minty Turcot

Sarah Stairs

Gail Skutezky
Protecting our belugas is essential. We are happy to do our part. Trevor and Gail Skutezky and Family.

Kimberly Milligan

Andrew Bruemmer

Anne Felicite Stairs

Joan and Charles Ballantyne

Jennifer Bruemmer

Katherine Bennett
In Memory of V. Ann Van Alstyne.

Wendy Turcot

Jane and Alan Evans
In Honour of our grandchildren Jayson, Rebecca and Edward.

Sue Bruemmer
The Bruemmer Family is happy to contribute to research being done to protect the beluga whales.

Maggie Campbell

Cynthia Price

Glynis Williams
In support of DL0269 (PROJECT RED ALERT, TADOUSSAC)

Susan Turcot
In Honour of Harrison Baker.

Catherine Williams
In Honour of William Phee.

Peggy Turcot
En l’honneur de Finn James McMartin Brown.

Timothy Russell Dewart
In Honour of The Reverend and Mrs. Russell Dewart.

Eve Wickwire
In Memory of Gordon Carington Smith.

Kenneth Campbell
In Honour of Tadoussac Families. Merci pour votre travail! Les Campbells.

Briony Glassco
In Honour of Bill Glassco.

Adelaide Park Gomer

Kevin Dillon

Ruth Skutezky
À la mémoire d’Ernest & Phoebe Skutezky.

Isabel Corrigan

Virginia Bell
What a great project to save our belugas.

Alan Dewart
À la mémoire de Rums.

Clémence Berger
Bonjour, nous parrainons ce béluga en l’honneur de Clémence, notre soeur qui fête ses 30 ans et est passionnée des bélugas ! Merci pour vos travaux de recherche sur les mammifères marins ! Juliette et Leïla.

Frances Price

Anne Turcot

Peter A. Turcot

Sheila E. Campbell